L'histoire :
Daoulas, Finistère, mai 2014. En hommage à Jean Kerneis et Anne Corre, des femmes et des hommes déposent des gerbes de fleurs sur leur tombes respectives. Il entonnent le Chant des Partisans. La nuit qui suit, des individus s’introduisent dans le cimetière et balancent les fleurs dans la rivière. Cet acte intolérable suscite l’exaspération de la population : c’est un sacrilège ! L’événement fait la Une du quotidien local Ouest France. Nolwenn, une jeune lycéenne, s’intéresse à cette jeune fille disparue il y a plus de 70 ans. Sa prof d’histoire lui a donné une dissertation à faire sur le thème : « montrer par un cas concret ce que la Résistance suppose de renoncement et d’engagement ». Elle voit en Anne un sujet tout trouvé. Mais quand elle évoque son choix, certains ne sont pas de cet avis. Anne Corre, une résistante, c’est vite dit ! Le vrai résistant, c’était Kerneis. Nullement découragée, Nolwenn entreprend des recherches…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la Fille au carnet pourpre, tout a commencé en 1999, quand Roger Faligot a découvert l’existence d’Anne Corre dans Le Livre d’Or des victimes de guerre au XXème siècle de Plougastel-Doualas. C’était une jeune femme de 20 ans disparue en déportation. Mais à Doualas, une rumeur traînait : le comportement d’Anne n’aurait pas été exemplaire. Anne était une fille charmante qui attirait les jeunes hommes. On lui prêtait une liaison avec un jeune officier allemand. Partant de cet étrange constat, Roger Faligot, journaliste de son état, se lance dans une opération, au nom de code… réhabilitation. Il décide de raconter l’histoire de cette lycéenne d’hier à travers les yeux d’une jeune lycéenne d’aujourd’hui qui l’a choisie comme sujet de dissertation. Nolwenn part à la rencontre de ceux qui l’ont connue et découvre qu’elle s’est engagée dans la Résistance après avoir croisé le chemin de Geneviève de Gaulle, la nièce du Général. A Morlaix, elle se distingue par son engagement en distribuant des tracts. La narration de Roger Faligot reste classique mais remplit parfaitement son rôle. Dommage que le dessin d’Alain Robet (que l’on a connu plus inspiré) ne soit pas du même niveau. L’idée de placer des photos d’époque dans sa narration graphique est une bonne idée. Ses décors sont plutôt réussis. Mais, là où le bât blesse, les visages et les attitudes des personnages qui manquent de profondeur. Dommage, car il y avait de quoi faire une bonne BD. A noter, la présence d’un cahier explicatif en fin d’ouvrage qui revient en détail sur la vie d’Anne Corre.