L'histoire :
21 juin 1930, Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes. Un paquebot italien est sur le point de larguer les amarres pour l’Amérique du Sud. A son bord, les équipes de France et de Roumanie partent disputer la première coupe mondiale de foot en Uruguay. Le capitaine de l’équipe de France est un certain Alexandre Villaplane, 22 sélections en équipe de France et une participation aux JO d’Amsterdam. Il est né d’un père pied-noir d’origine espagnole et a vécu en Algérie jusqu’à ses 15 ans. Il se partage l’affiche avec Etienne Mattler, un défenseur aux allures de colosse, né le 24 décembre 1905 à Belfort. Sur le terrain, les deux hommes sont complices. Mais avec la guerre, ils vont prendre des trajectoires bien différentes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Arnaud Ramsay (scénario) et Etienne Oburie (dessin) abordent le destin de deux sportifs qui ont représenté la France à l’occasion de la toute première coupe du monde de football, quelques années avant la seconde guerre mondiale. Ce n’est pas tant leurs performances sportives qui sont mémorables, car ils seront éliminés de la compétition dès le premier tour en 1930 et 1934. Mais davantage leur attitude de citoyen au moment de la seconde guerre mondiale. Alexandre Villapane se comportera en collabo et sera fusillé à la Libération pour haute trahison, intelligence avec l’ennemi, meurtres et actes de barbarie ; tandis qu’Etienne Mattler deviendra un héros de la Résistance. Cette BD retrace de manière romancée l’histoire de ces deux hommes dont les destinées prennent des directions bien différentes. Bien avant la guerre, Villapane mouillait déjà dans des histoires de triche dans le milieu hippique, tandis que Mattler s’inscrivait dans une vie de père de famille bien rangée. Les portraits des deux personnages principaux peuvent apparaitre un poil manichéens, mais les faits sont têtus. Cette histoire intéressera bien plus que les férus de ballon rond : les destins croisés et opposés de ces 2 sportifs sont captivants grâce à une narration fluide et claire. Le dessin semi-réaliste et rigoureux d’Etienne Oburie sert parfaitement ce récit sportif et historique.