L'histoire :
Jimmy, Selma et Dédé sont dans un magasin de costumes, prêts à fêter le carnaval. Dédé jette son dévolu sur un costume d’Elvis Presley tandis que Jimmy choisit un déguisement de Superman. Selma, elle, rêvait d’incarner la princesse Leia dans sa version tunique blanche et pistolet laser… mais elle se retrouve affublée du tristement célèbre costume d’esclave de Jabba. Vexée et en colère, elle découvre que tous les costumes féminins proposés sont outrageusement sexualisés, tandis que l’ensemble des déguisements suit une répartition genrée bien rigide. De leur côté, les garçons trouvent la scène plutôt drôle et ne voient pas bien où est le problème car après tout « C’est comme ça, non ? ». Excédée, Selma claque la porte. Jimmy et Dédé se rejettent alors la faute, jusqu’à ce que Dédé ait une idée, pour apaiser les tensions (et comprendre un peu mieux leur amie). Il leur faut enquêter. Débute alors une exploration sur la masculinité, à commencer par le monde du patriarcat.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Mecs in Progress, Lauraine Meyer signe une BD aussi drôle que salutaire, qui s’attaque à la déconstruction de l’image de l’homme viril sans jamais sombrer dans le sermon. On pourrait s’attendre à une forme de « womansplaining », mais c’est tout le contraire. Le récit est bienveillant, finement construit et surtout profondément humain. À travers une vraie histoire, avec des personnages drôles, attachants, parfois paumés mais toujours sincères, l’autrice aborde la question de l’égalité des sexes, du patriarcat et des rôles genrés avec beaucoup de tact. Ce n’est pas une leçon, mais une invitation à réfléchir, à se questionner, à se remettre en cause. Se déconstruire, ici, ne veut pas dire se faire violence, mais chercher à mieux comprendre qui l’on est et comment on peut exister sans nuire aux autres. Entre chaque chapitre, de courtes pages explicatives apportent des éclairages sur les thématiques abordées, sans jamais casser le rythme du récit. Ces respirations enrichissent la lecture et renforcent la portée du propos. Côté dessin, le style est simple, coloré, parfois un peu brut, mais ça fonctionne. On sent que le message prime sur la forme, sans pour autant négliger la lisibilité ou l’humour visuel.
