L'histoire :
Joël aime particulièrement s’imprégner des paysages et en faire des croquis pour se souvenir des lieux et de ce qu’ils dégagent. Néanmoins, il est beaucoup plus fasciné par l’art de sa compagne Marijah. Pour lui, c’est elle la véritable artiste. Il adore la regarder peindre sur de grandes feuilles blanches et barioler de grands traits et d’aplats noirs la surface blanche. Sa peinture est unique et fascinante et elle tente d’exprimer par des lignes, des circonvolutions, des contrats forts toute l’abstraction de son ressenti et de ses émotions. Joel aimerait en savoir plus et il la presse souvent de questions sur ses origines. Il faut dire que Marijah n’aime pas trop se confier sur ce sujet. Le Laos… Dans notre vision européenne et notre culture française, on connaît peu de choses, mis à part l'histoire coloniale, la guerre d’Indochine et le désastre de Dien Bien Phu. Pourtant, l’histoire montre que le pays a vécu des aventures extraordinaires et fortes, qu’elles soient ou non liées à la France. Ce midi, ils sont invités chez les parents de Marijah. Joël se réjouit car il adore la cuisine de sa belle-mère et les recettes asiatiques. Mais il espère également en savoir plus sur les origines de sa compagne et sur l’histoire de sa famille.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joël Alessandra ne se sera peut-être jamais autant livré que dans cet album, Taï Dam. En effet, il se met véritablement en scène et raconte son voyage avec sa femme Marijah au Laos. Voyage fort et initiatique puisqu’il s’agit pour Marijah de retrouver ses origines et ses racines. Est-ce un album de plus, façon carnet de voyage, sur fond autobiographique ? Pas du tout. Alessandra a l’art de raconter le réel et de rendre chaque instant authentique et passionnant. On ne s’ennuie jamais et l’auteur alterne intelligemment parenthèses historiques, anecdotes et moments intimes. Cet album très personnel est une formidable plongée dans la culture asiatique avec beaucoup de références larges et intéressantes. Avec la touche humaniste et sensible qui ne quitte jamais chacune de ses pages. C’est aussi un incroyable voyage à la découverte d’un autre peuple et d’autres coutumes. Bien loin de l’ignorance ou de l’égocentrisme, cet album est une formidable invitation à l’ouverture et à la tolérance. Le fait de parler de son couple permet également de s’interroger sur l’art et ses différentes formes d’expression. Alessandra rend un vibrant hommage à sa femme en intégrant plusieurs de ses tableaux, dans un style qui tranche net avec son dessin doux et réaliste. Si Alessandra a la délicatesse de mettre en avant l’art de sa compagne, il n’a pas non plus à rougir devant son talent, tant sa prestation est remarquable. Le voyage est de toute beauté et fait naître des émotions intenses et inspirantes. On retiendra quelques passages visuels incroyables, magnifiques instants de poésie qui dépassent toutes les cartes postales, avec des croquis et aquarelles de temples bouddhistes, des montagnes verdoyantes et des rizières en arrondi, ainsi qu’une magnifique double page sur le Mékong. Plus qu’un carnet de voyage ou une autobiographie, un hymne puissant à la vie, à la découverte de l’autre.
