L'histoire :
Medhi Khatib, un jeune marocain issu d’un milieu modeste originaire de Béni-Mellal arrive le dernier samedi d’août 1969 au lycée français Lautey de Casablanca. Il a été déposé devant l’établissement par sa famille avec juste une petite valise et deux dindons que son oncle a achetés pour le surveillant général. Mr Lombard, le directeur de l’école, accueille le première élève de cette nouvelle rentrée qui est le plus jeune boursier du gouvernement français. Le directeur l’envoie à la lingerie pour que Mme Bernarroch vérifie son trousseau. Le pauvre garçon n’a que trois paires de chaussettes, au lieu des 6 demandées. Il n’a même pas de pyjama. Le jeune Medhi est un peu déboussolé par les derniers jours qu’il vient de passer. Il se retrouve seul dans l’établissement qui n’a pas encore accueilli d’autres élèves, à déambuler dans la cour, regrettant de ne pas avoir de livre à lire. Le dernier tremblement de terre de Béni-Mellal l’a empêché de sauver le Général Dourakine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une adaptation pour le cinéma (2023), c’est désormais en BD que le roman de Fouad Laroui (publié en 2010) connaît une nouvelle existence. Medhi, un élève brillant issue de la campagne marocaine, intègre un prestigieux lycée réservé aux enfants d’expatriés français et aux familles influentes du régime marocain. Cela est un choc culturel pour ce gamin d’une dizaine d’années, dès ses premiers contacts avec le personnel de l’établissement. Ces nouvelles rencontres donnent notamment lieu à une galerie de personnages un peu caricaturaux, comme le surveillant d’internat idiot, grossier, le pion communiste qui fait de la propagande, etc. La rencontre de ces mondes différents engendre des situations cocasses qui prêtent à sourire. Certains passages sont comiques, d’autres situations vécues par ce gamin parachuté dans un univers qui n’est pas le sien, sont plus touchantes. Il va notamment se lier d’amitié avec un petit français et passer ses week-ends dans sa famille jusqu’au moment où un événement va tout remettre en cause. Cette version BD de 130 pages est fidèle dans les grandes lignes au roman qui en a plus de 300. Graphiquement, le dessin est naïf mais il restitue de manière appropriée les émotions des personnages.
