L'histoire :
Au départ, Éric Hartmann ne pensait pas que son travail érotique à la sauce héroïc-fantasy aurait autant de succès. C’est en 1999 qu’il publie les premières pages de ce qui deviendra la série Orgies barbares. C’est le magazine mensuel Éros qui sort des premières pages. Pour un premier travail en bande dessinée, il doute du retour du public notamment à cause d’un graphisme « à la main ». Pourtant, l’accueil a été bon et la série s’est développée de façon considérable. Plus de 400 pages, plusieurs tomes publiés et dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis, en France, en Allemagne ou en Italie. L’artiste consacre beaucoup de temps et d’énergie à cette série, qu'il publie régulièrement à partir de 2008. Entre tous les travaux pour les BD, les croquis, les cadeaux pour des particuliers ou des commandes, il y a de quoi remplir un bel art-book. Le projet était déjà en gestation en 2020, mais le COVID a décalé la publication de l’ouvrage. Aujourd’hui, Éric Hartmann réalise ce livre qui témoigne de son art et qui réfléchit sur les techniques à utiliser ou à améliorer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Éric Hartmann connaît un beau succès avec sa série Orgies barbares. Après six tomes et une réédition en intégrale, Tabou rend hommage à son travail à travers ce bel art book. Divisé en plusieurs parties, l’ouvrage s’intéresse aux techniques graphiques de l’artiste espagnol, à la colorisation et il revient bien sûr sur le succès de sa série phare qui mêle humour, pornographie et héroïc-fantasy. A noter que les textes sont de Hartmann lui-même, qui parle en toute humilité de son travail et livre quelques unes de ses recettes. Tout n’est pas passionnant, en réalité. Seule la dernière partie sur les différentes étapes graphiques de création rentrent dans des détails bien plus intéressants. Le reste n’est qu’une répétition de ce que l’on sait sur les différents personnages de la saga (voire même une petite promo déguisée). Malgré tout, faire un artbook sur Hartmann est une belle idée tant l’artiste impressionne quand il dessine les femmes. Alors oui, elles sont dénudées et oui on voit bien leurs parties intimes, mais quelle grâce, quelle beauté ! Les couleurs à l'aquarelle toute en finesse et la délicatesse du trait campent des femmes magnifiques et tellement charnelles qu’on a l’impression qu’elles sortent de la planche. Elles sont lascives, c’est vrai, mais elles ont aussi chacune leur identité propre, que ce soit la fille ingénue ou celle qui a un caractère fort. Ses femmes sont si poétiques, si sublimes que Hartmann réalise le miracle de changer une scène porno en scène surannée et érotique. Le clou du spectacle reste ses créations en peinture à l’huile, en noir et blanc, qui dépassent même l’effet d’une véritable photo tant les femmes sont ultra réalistes. Du grand art, même s’il appartient à la catégorie « porno ».