L'histoire :
Artemis est une jeune sculptrice grecque qui pleure la mort de son père Nicomède. Elle a hérité de l'atelier de son père et doit réaliser une commande importante : une statue pour le Panthéon romain. Elle travaille avec son modèle préféré : le bel Adonis Sextus, ancien gladiateur et désormais affranchi. Entre deux réalisations, elle étudie l'anatomie de son modèle plus en profondeur. Sextus est un homme magnifique, mais Artemis refuse de s'attacher à lui, car il n'était qu'un esclave. La jeune femme est invitée à une des célèbres orgies du Dominus Claudius, le puissant consul qui dirige les travaux du Panthéon. Elle hésite à venir, mais elle doit tout de même se montrer. D'autant que son frère rêve de travailler pour le général Agrippa. Le chef de guerre sera aussi présent lors des festivités, donc c'est une belle occasion à saisir. Pourtant, en plein milieu de la fête, Artemis fait une drôle de découverte. L'argent qu'elle a reçu pour avoir vendu des amphores contient en effet un bracelet qui appartient à son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Katia Even signe une nouvelle série pour adultes en deux tomes, après la précédente Déesse également chez Tabou. Cette fois, elle revient à ses premiers amours (chastes ceux là) : l'Histoire ! En effet, c'est toute la période romaine qui est abordée ici dans ses excès et ses outrecuidances, ses manipulations et ses mensonges. D'emblée, l'œuvre fait dans le pornographique cru, avec une scène d'orgie telle qu'on les imagine (ou qu'on les fantasme ?) à cette époque. L'héroïne Artemis va chasser le beau mâle, d'autant qu'elle sculpte en s'inspirant de modèles au corps d'albâtre. Pourtant, au milieu des scènes de sexe et de plaisirs, l'auteure nous propose une intrigue policière, puisque la grecque recherche le meurtrier de son père. L'enquête est semée d'embûches, mais Artemis va jouer de ses charmes pour accéder à la vérité. Le premier tome pose l'intrigue et échauffe les sens, notamment grâce au dessin du niortais Nicolas Guenet. Son trait est puissant et fait presque plus la part-belle aux corps musculeux des hommes et à leur puissance virile. Les couleurs sont délicates et parfaitement travaillées, ce qui donne un résultat organique du plus bel effet. La chair des personnages affleure sur chaque page et renforce les plaisirs de la chair. Au rythme des scènes d'amour à deux, à trois, ou plus suivant les plaisirs du Dominus, l'album regorge de moments très chauds et intenses. Le graphisme ferait même frémir un eunuque, l'ensemble est particulièrement efficace. Dura sex, sed sex (le sexe est dur, mais c'est le sexe !)