L'histoire :
Pourtant éduquées au même endroit, l'abbaye de Panthémont, un lieu qui abrite les jeunes filles les plus belles et immorales de France, Juliette et Justine sont deux sœurs que tout oppose. Juliette, orgueilleuse et libertine, hautaine et joyeuse, a le regard peu farouche. Justine, plus jeune, est son contraire : humble et scrupuleuse, douce et délicate, celle-ci préfère vivre selon la vertu. Alors que Juliette entre précocement dans le monde de la luxure, la candide Justine tente de vivre selon les codes de la bonne morale. Mais que devient la Vertu, « quand elle se trouve trop faible pour lutter contre le Vice ? ». Le meilleur et le plus sûr parti est encore « de faire comme les autres »... La destinée de deux femmes en proie à une lutte farouche entre Vice et Vertu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, les histoires du marquis de Sade inspirent les auteurs de BD. Maître de l'érotisme, Guido Crepax avait déjà adapté Justine, roman sur la vertu et le libertinage, plaidoyer pour l’athéisme et l’immoralisme qui exhalait un parfum de scandale, au moment de sa parution lors de la Révolution française. Sade y dissertait sur « le triomphe du Vice et la Vertu victime de ses sacrifices », puis philosophait sur les bienfaits du libertinage et de la débauche. Raulo Caceres y ajoute Juliette ou la prospérité du Vice, le tout découpé en 28 épisodes. Sans surprise et via un trait noir épais, l'auteur espagnol relate les scènes plus ou moins érotiques et franchement pornographiques contenues dans le livre, préparant une tension crescendo : tout commence par des séquences classiques, puis suivent sévices et perversions de circonstances : bougie enflammée, cordes bien serrées, jeux de domination sadique violents, dans la plus pure tradition du Marquis. Plus le récit avance, plus les scènes deviennent trash, fluides de toutes sortes, se mélangeant en un festival orgiaque. Si elle tente de respecter l'esprit (cru !) des livres, la BD de Raulo Caceres pèche par son graphisme chargé, qui ne laisse aucune respiration. Si bien qu'on est rapidement asphyxié, d'autant que le texte aime les détails. Pour un résultat assez lourd. Un recueil intégral à réserver à un public carrément averti.