L'histoire :
Depuis leur aventure en Nipponie, l’équipage du navire Kouklamou doit supporter les chants de Cecilio, le Ténor d’Amérique du Sud. Romuald ne peut plus tenir et demande au capitaine de trouver une solution radicale au problème. Pourtant, le capitaine a d’autres projets. En effet, Cecilio lui a demandé son aide pour fonder un grand opéra en pleine forêt mamazonienne. Les hommes de l’équipage ne sont pas du tout intéressés par cette folle aventure mais Romuald les persuade quand il leur explique que Cecilio leur donnera le secret de l’Eldorado en guise de récompense. Rêvant de trésor facile et de cités d’or, les pirates se rendent dans la forêt pour trouver une chorale et fonder l’opéra. La légende dit que la forêt abrite les Golden Voiss grâce à l’influence du dieu Sinahtra…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les gentils pirates de Nicolas Pothier, plus doués pour échouer leur mission que pour s’enrichir, se retrouvent dans une nouvelle galère (sans jeu de mot). Un chanteur d’opéra veut cette fois évangéliser les Indiens en créant un opéra en pleine jungle ! Les cinéphiles auront reconnu le scénario du film de Werner Herzog, Fitzcarraldo, avec un changement notable : le charismatique Klaus Kinski devient Cecilio, un mauvais chanteur vulgaire et excentrique, déniché sur l’île de… Polempoix ! La parodie vogue à plein régime et le lecteur pourra même reconnaître une reprise de la couverture d’un album de Tintin, superbement détournée. Les chanteurs, indigènes ou autres pirates poussent la chansonnette en reprenant des airs bien plus populaires qu’intellectuels dans une cacophonie textuelle et humoristique. Les jeux de mots sont également bien amenés et souvent très drôles. Ainsi, Romuald demande à Cecilio : « Que me chantez-vous là, Ténor ? » ou encore, en voyant l’habitation des Indiens chanteurs : « On pourrait se faire une symphonie en huttes ? ». Le graphisme efficace de Johan Pilet est un bel équilibre entre réalisme et caricature. Il apporte également quelques gags visuels des plus sympathiques et parvient presque à faire oublier Frederik Salsedo. Malheureusement, ce tome est moins déjanté que les précédents et la partie aventure est un peu longue et pas assez entrecoupée d’humour ravageur. Malgré une belle parodie finale des westerns, on sent Pothier moins inspiré et l’humour moins présent. Même si beaucoup de passages sont savoureux, on pourra être un peu déçu au final. En effet, avec Ratafia, on connaît la chanson …