L'histoire :
Alex Clément est mort. "Crise cardiaque. Passé la cinquantaine, c'est une chose commune", comme le dit Matthieu, l’étudiant en droit, avec toute la cruauté de l'innocence. Ce qui est moins commun, en revanche, c'est le contenu de la mallette noire qui gisait sur le bureau du défunt. Et qui semble attirer bien des convoitises...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alex Clément est mort est une farce drôle et légère, chorégraphiée avec subtilité. La richesse de l'intrigue, nourrie par un scénario plein de surprises, est rehaussée par la diversité de caractères des personnages ; ceux-ci se donnent la réplique avec un humour changeant mais toujours présent. De longs huis clos se succèdent, entrecoupés de brefs regards sur l'extérieur. L'enchaînement des scènes, l'entrelacement des chapitres, sont réglés avec minutie. Et, de rebondissement en transition, le lecteur parvient à un dénouement croustillant, ultime plaisanterie absurde. Le récit est mis en valeur par un dessin remarquable. Les choix de l'aquarelle et du noir et blanc, qui restituent si admirablement les couleurs, ne sont certainement pas sans rapport avec le caractère du récit, dont le comique contraste avec le tragique des circonstances. Les décors, les personnages, surprennent par leur richesse et leur harmonie. La maîtrise des jeux d'ombres et de lumières, la composition des scènes et leur enchaînement, rappellent quant à eux les découpages d'un cinéaste. Le lecteur, en refermant cette fenêtre sur une tranche de quotidien somme toute peu commune, sera devenu spectateur. Pour son plus grand plaisir.