L'histoire :
Giorgio Pellegrini, un activiste italien, est responsable dans son pays de l’explosion d’une bombe devant le siège des industriels de Padoue. L’attentat a tué un veilleur de nuit qui avait eu la mauvaise idée de passer par là. Depuis, Giorgio est exilé dans une jungle d’Amérique latine et met sa hargne et son expérience de révolutionnaire au service d’un groupe de guérilleros. Dépourvu de tout sens moral, il en vient un jour à supprimer de sang froid son meilleur ami et par renier cet idéal politique auquel il n’a, finalement, jamais cru. S’appuyant sur son charme masculin, il séduit alors une journaliste espagnole et se fait la belle au Costa Rica. Il y rencontre Elsa, propriétaire d’un hôtel de luxe, et devient son barman… et son amant. Il faudra 7 années à Elsa pour le découvrir au lit avec une autre et pour le mettre à la porte. Giorgio décide alors de rentrer au pays, et de se refaire une virginité politique, quitte à trahir ses anciens compagnons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures de cette crapule sans scrupules font penser à la fois à Juan Solo de Jodorowski et Bess, à Europa de TBC, ou au Tueur de Matz et Jacamon. Le scénariste, Luca Crovi, fait ici une adaptation du roman de Massimo Carlotto, militant politique italien devenu un des représentants les plus intéressants du polar noir transalpin. Devenu écrivain après avoir été condamné et emprisonné à tort pour homicide, Carlotto se base donc sur son expérience autobiographique. Il faut tout de même espérer que la personnalité de son anti-héros, qui utilise les femmes ou la politique pour parvenir à ses fins, est le fruit de son imagination, car c’est une vraie pourriture ! La voix-off, utilisée par Crovi pour traduire les pensées de Giorgio, parvient à plonger le lecteur dans la peau d’un personnage parfaitement détestable. Au dessin, Andrea Mutti utilise la même technique de couleurs directes que sur le récent Break point. De la jungle costaricaine aux bas-fonds du nord de l’Italie, son style réaliste est une nouvelle fois fort appréciable, même si l’on peut noter quelques baisses de régime en fin d’album.