L'histoire :
La belle Fiona apprend que son cousin Fergus est sur le point de prendre la tête de la distillerie familiale. Hors de question pour la jeune femme de laisser cette catastrophe se produire : elle connait l'insupportable et incapable Fergus depuis sa plus petite enfance. Elle laisse donc de côté son job de business-woman et fonce rejoindre la distillerie pour reprendre les affaires en main. Son oncle Hugh l'accueille à bras ouverts et bientôt commence une nouvelle époque pour le vieil établissement. Méthodes de marketing modernes pour une fabrication artisanale, au cœur d'un village où les traditions perdurent. Beaucoup de découvertes pour Fiona dans sa nouvelle vie rurale, et beaucoup d'enseignements sur les secrets de la fabrication et de la dégustation de cette boisson de gentlemen.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De même qu'il est difficile de s'improviser producteur de whisky quand on est suédois (les auteurs en parlent), il n'est pas facile pour Scott McKay, auteur de sitcoms, de s'improviser scénariste de BD. Conçu autour d'une trame aussi légère que la part des anges qui s'évapore des fûts lorsque le whisky vieillit, cet album est une suite de situations pratiquement sans queue ni tête. Une sorte d'accumulation de gags visuels répartis au fil des cases, reliés par la nécessité de passer en revue les points clés de la production du fameux alcool écossais. Il faut donc lire cet album lentement en prenant le temps d'observer chaque planche avec attention, pour apprécier le trait agréable de Michel Rodrigue et les cases bien remplies qu'il propose. Le dessinateur est tout sauf un débutant (il a notamment officié sur des séries telles que Cubitus ou Clifton), et c'est lui qui tient à bout de bras cet opus didactique léger. L'humour est ici essentiellement visuel, les enchaînements étant totalement anarchiques (on a l'impression qu'il manque une page de temps en temps). La numérotation approximative des planches laisse d'ailleurs penser qu'elles ont été produites indépendamment les unes des autres, ce que le lecteur constate sans coup férir. Mais soyons indulgents, cet album peut se révéler un agréable cadeau pour un grand oncle buveur de scotch et qui n'ouvre jamais un album de BD. En revanche, si vous cherchez un cadeau pour un amateur éclairé de notre art favori, dirigez vous plutôt chez votre caviste préféré...