L'histoire :
Séparée, pour que chacun de son côté ait les meilleures chances de retrouver les jumeaux, la famille Pénouquet au complet se retrouve aux Buttes-Chaumont. Oubliés les emprisonnements, les incendies, les dangereux abattoirs, les poursuites sur les toits, les maisons closes et les Cercles de peintres spirites : tout le monde est là pour Louise et Tristan. L’énigme révélée par le fantôme de la mère des deux enfants est maintenant résolue et nos amis pénètrent dans l’antre du mal absolu : un souterrain humide situé sous la fameuse colline. Pendant qu’ils avancent pour découvrir un drôle de laboratoire et le journal du maître des lieux, riches de révélations, on conspire lourdement un peu plus loin. Le Prince Desornières reçoit en effet une jolie bande de notables masqués. Tous prêts à soulever une armée pour renverser le pouvoir. Mais pour cela, il faut de gros moyens. Et justement, Desornières a trouvé une solution pour récolter de l’or. Louise et Tristan Pénouquet ne vont d’ailleurs pas tarder à en faire les frais. Leur famille arrivera t-elle à temps ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour chacun des épisodes, c’est une note manuscrite qui ouvre les hostilités. Juste histoire de baigner illico le lecteur dans l’univers de la famille Pénouquet. Aussi, après l’article de presse et le rapport de police, c’est un aperçu du journal de Ménard – un scientifique à l’éthique douteuse – qui nous est proposé. Parcimonieux, le court extrait sera complété quelques pages plus tard par un passage plus copieux, pour de plus riches explications. Car avec ce nouvel opus qui clôt la trilogie, c’est bien l’heure des révélations qui se mettent en scène dans quelques souterrains humides des Buttes-Chaumont. Pierre philosophale et alchimiste, conspirateurs monarchistes, ferme « auricole » et reins aurifères se mettent ainsi au service des mystères et énigmes habilement distillés par les opus précédents. Beaucoup plus linéaire que ses petits frères, le récit de ce final joue avec raison la carte de la simple (ou classique ?) et judicieuse conclusion. Ça défouraille à qui mieux-mieux. Ça se fait surprendre, piéger ou tuer. Ça demande l’appuie de spectres et de policiers… Le tout diablement rythmé et maîtrisé, dans les règles de l’art de tout affrontement final qui se respecte. Certains regretteront peut-être les propensions classiques de l’exercice, mais elles respectent le bel et judicieux équilibre de la série. Sans oublier qu’à force, nous nous sommes habitués à cet univers si particulier parfaitement mis en forme : des personnages attachants, drôles et pour le moins originaux ; un fond d’intrigue entrelaçant burlesque, horreur, mystère et effroi ; une qualité d’écriture imposant son rythme de bout en bout. Et puis aussi, évidemment, un choix graphique de haute tenue : une veine moderne joliment maîtrisée, travaillée avec rigueur pour des cadrages chiadés et une composition géniale des planches. Le tout servi par une jolie colorisation contrastée et des personnages à style, capables d’une incroyable fluidité de mouvements. Bref, on se régale tant sur la forme que sur le fond. Et puis surtout, on espère vivement, comme le proposent les dernières planches, de retrouver bientôt ce petit monde pour de nouvelles aventures...