L'histoire :
Gustave Topinambour, chef 3 fois étoilé au Michmin, vous souhaite la bienvenue au Grand Restaurant. Épouse dévouée, second de cuisine, brigade disciplinée, serveurs dynamiques ne manqueront pas de se mettre en quatre pour vous satisfaire à toute heure. Pour Gustave, d’ailleurs, satisfaction rime avec précision. En cuisine tout est, selon lui, affaire de savant dosage, rigoureuse addition, exactitude et minutie. Pour une pièce montée, si on vous dit 130 grammes de farine, 1/8 de litre de lait, four à 180° et poche à douille de 12… ça n’est pas pour rien. Tout doit être précis pour satisfaire la bouche du client. Il ne faut rien oublier. Pas même la hauteur de la porte de la cuisine. 230 cm, la pièce montée passe. 229 cm et ce sont 21h43 de boulot qui se retrouvent sur le carrelage en 10 secondes. Autre rime que connait par cœur le patron, c’est celle qu’il fait avec l’inspecteur du guide Michmin. Car quant arrive l’heure de l’inspecteur, tout le monde doit se mettre au garde-à-vous pour que l’établissement conserve sa renommée. Le plus dur, c’est de le reconnaître, ce bougre d’individu. Mais la maitresse de maison à sa petite technique infaillible pour le repérer : c’est le seul qui reste impassible en découvrant la carte des prix… Allez, à table maintenant !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au menu de ce Grand Restaurant, des saynètes humoristiques, au rythme d’un gag-planche, se proposant de nous faire découvrir les coulisses d’un établissement dédié à la gastronomie. Sous la houlette de Gustave Topinambour, chef étoilé au fameux Michmin, personnel et clientèle se chargent de vous faire tâter l’ambiance à l’heure du coup de feu, des préparatifs ou des projets pour maintenir le standing du restaurant. Rythmé avec dynamisme et offrant un panel de protagonistes sympathiques, l’ensemble divertit plutôt convenablement. On apprécie en particulier la déclinaison régulières de certaines situations (la présence dans le resto d’un inspecteur du guide, les cours de maintien, la problématique pièce montée, le régime du chef, le webmaster…) qui ont un très bon pouvoir de fidélisation. Cependant, il faut reconnaitre que les chutes de chacune des planches font rarement un carton. Au mieux, on esquisse un gentil sourire. Ne jetons pas la pierre, pour autant : Laurent Bordier a fait le choix d’un humour bon enfant, destiné à un large public. Il réussit, en tous cas, à octroyer à ces doux-dingos de la cuisine toute notre sympathie. Graphiquement, l’ensemble est porté par un trait au garde à vous des productions du genre : expressif à souhait dans la caricature, vif mais manquant un chouya de panache. D’ailleurs, la mise en scène montre quelques limites en ne réussissant pas toujours à faire de l’image le principal transmetteur d’information. Du coup, certaines cases sont envahies de phylactères, ce qui freine un peu la lisibilité. Pour autant, pas de risque d’indigestion. Bref, à consommer pour combler un petit creux.