L'histoire :
New-York, 1975, dans le quartier de Harlem. Le mythique combat de boxe qui a opposé Muhammad Ali et George Foreman (Kinshasa, septembre 74) est sur le point d’être reconstitué sur le sol américain. Pour interpréter le rôle d’Ali, le colosse Mose Robinson, docker de métier, est finaliste. En face, Casey Moll, le poulain des frères Duck. A part Mose et son compère Lennox, tout le monde ignore que les frangins Duck ont acheté le match pour que Mose se couche à la 6e reprise. L’avant-veille du match, le vieil entraineur de Mose, Judicaël, leur fait partager un « bon plan ». Il a repéré un trafic nocturne de caisses en camion, entre les docks et le Harlem bridge, encadré par plusieurs hommes en arme. « S’ils prennent autant de protections pour des caisses, c’est qu’elles contiennent autre chose que du carton ». En échange du tuyau, Lennox et Mose lui font part de l’issu programmé du combat : le vieux n’a plus qu’à parier toute sa fortune pour devenir riche. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Le soir du match, alors que Lennox et sa compagne Dolores organisent le détournement d’un camion, Mose, poussé par un sursaut d’orgueil, met KO son adversaire dans le 6e round ! En fuite, il rejoint Lennox et Dolores qui viennent de faucher un chargement inattendu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenu à Harlem dans les seventies : pattes d’eph, Cadillacs roses, cols pelle à tarte, bimbos à coiffures afros… Il ne manque que Starsky et Hutch dans le décor. Cette aventure concoctée par Frédéric Bréémaud et Bruno Duhamel (déjà partenaires sur Butch Cassidy ou Kochka), forme la reconstitution idéale pour un coup tordu. Le scénario est bien huilé, la reconstitution est excellente, le ton est léger, l’humour est omniprésent, les répliques font mouche… et pourtant cette première aventure manque un peu de consistance. Peut-être les personnages demandent-ils à être approfondis dans un second opus ? Sans doute la finalité du casse foireux est-elle, dès le départ, peu perceptible ? Certainement, la série doit encore trouver son créneau, entre polar « noir » et humour parodique. On passe néanmoins un bon moment de divertissement, jonché de détails croustillants (l’ombre en bas de la p.10 !), et servi en outre par un dessin de classe. Personnages, décors, mouvements, cadrages, (couleurs ?) Bruno Duhamel fait une nouvelle fois montre d’une totale maîtrise du 9e art. Un doute subsiste néanmoins sur la suite de cette série, pourtant dotée d’un fort potentiel : Brrémaud commence beaucoup de tomes 1, mais il a rarement dépassé le tome 2…