L'histoire :
Septembre 1972. Inner CIty, sur la côte est des Etats-Unis, les deux frères Brown, Arnold et Willie, se rendent chez Moe, un garagiste, afin de lui refourguer une voiture volée. Or celle-ci appartient à Yaphet Kotto, un des grands pontes de la mafia locale qui, afin d'oublier le geste des deux frangins, leur propose un deal : retrouver un type nommé Franck et l'argent qu'il aurait subtilisé, en échange d'une ardoise effacée. Accomplissant la tâche, les frères Brown sont récompensés par de l'argent, puis on leur propose d'autres missions. Arnold, l'ancien boxeur, a la tête sur les épaules et prépare chaque mission avec attention. Willie, quant à lui, est plutôt dans l'improvisation. Alors que les maccabées s'entassent, les Brown grimpent dans l'organisation de Kotto. Un jour, celui-ci les emmène rencontrer Priest, un dealeur chez qui ils devront récupérer de la marchandise. La date du rendez-vous est calée, mais rien ne se passe comme prévu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parue entre 2003 et 2005 chez Vents d'ouest, Inner City Blues est légèrement passé (à tort) à côté de son lectorat. A l'époque, le style original de Brüno n'avait pas encore conquis autant de monde que sur les récents Biotope, Junk ou Commando colonial. Pourtant, tous les ingrédients concoctés par le talentueux dessinateur et Fatima Ammari-B (la co-scénariste) étaient réunis pour faire un succès. Outre les dessins, dont la qualité n'est plus à vanter par leur originalité et leur lisibilité, l'histoire à proprement parler plonge le lecteur en pleine époque de blaxploitation. Entre le titre de la série, tirée d'une chanson de Marvin Gaye, et la colorisation très adaptée de Laurence Croix, tout est fait pour plonger le lecteur dans les années 70. Cette intégrale contenant les trois tomes bénéficie en plus d'un petit prix et d'une édition en petit format très soignée. Le récit se structure durant chaque tome sur un personnage différent et couvre une même action sur les trois sujets. Inner City Blues possède une ambiance énorme, que l’amateur invétéré de Motown qu’est Brüno a su parfaitement retranscrire. Visuel détonnant et scénario prenant : indispensable !