L'histoire :
Après avoir braqué une banque, Klee a lâchement abandonné son ami Karl aux mains de leur associé Blackbart, afin de conserver le butin pour lui seul. A son tour, Klee a ensuite subi la traitrise de Belle, danseuse de cabaret fort peu scrupuleuse : elle l’a assommé pour lui piquer l’argent, puis l’a laissé se faire emprisonner par le shérif. Quand il se réveille derrière les barreaux, Belle est en train de lui rendre visite. Elle lui propose de raconter une autre version des faits, chargeant au maximum Karl. Sous le charme, Klee se laisse convaincre… par la lucarne de sa cellule, il apprend alors ce qui est arrivé à Karl et Blackbart : poursuivis par les hommes du shérif, ils ont foncé tout droit sur le territoire des impitoyables Wakatanka ! Assurément, ils sont tous deux morts, à l’heure actuelle. Pourtant, à quelques lieues de là, au fond d’un profond canyon, Blackbart présente son nouvel associé au grand sachem, qui est une vieille connaissance… Ce dernier demande à ce que Karl subisse une épreuve mystique : la grâce de Tatanka Yotanka. Ce denrier n’a guère le choix : il s’enfonce seul dans un profond défilé et chute dans un profond trou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin d’un western pas comme les autres… mais pas non plus comme ceux qui sont différents des autres (vous suivez ?). En effet, en matière de western « décalé », le 9e art a récemment livré deux perles : Gus et Bigfoot. Sur Karl end Klee, Sylvio Speca, auteur complet formé à l’école des studios Disney, a eu beau réunir la panoplie complète des ingrédients inhérents au western, la mayonnaise ne prend pas vraiment. Il y a certes des bandits, une attaque de banque, une mine d’or, un shérif, une femme fatale… complétés dans ce second opus par : des indiens, un trip shamanique chelou et un duel final au soleil. Pourtant, on peine véritablement à cerner le sens qu’a donné Speca à ces aventures dénuées de souffle épique, insaisissables et totalement amorales. Peut-être y a t-il une dichotomie entre la zoomorphie cartoonesque des personnages et leur caractères détestables ? Sans doute, aussi, leurs bassesses ne trouvent-elles aucune rédemption à nos yeux, aucune raison de s’attacher… Sans doute enfin la mise en couleur, aux tonalités pastel et éteintes, « confusante », ne met-elle pas en valeur l’excellent sens du cadrage de l’auteur. Bref, un western bizarre, un entre deux bancale, sans aspérité…