L'histoire :
Après 5 étés passés au camping des Flots Bleus, les parents de Carmilla ont pris une décision qui risque bien de révolutionner les vacances d’août : ce sera les Verts Pins, un camping situé à quelques 4 km du précédent. Autres petites révolutions dans la famille : Carmilla portera son premier ravissant bikini (Beurk ! les pois…) et Mina, la petite sœur qui n’est plus un bébé, délaissera sa bouée-canard… pour une autre bouée (mais pas canard !). Après quelques heures de routes, voici notre petite famille comblée. Quoique ! La moyenne d’âge des campeurs (pas vraiment propice au coup foudre estival attendu), les fameux blocs sanitaires, la plage encombrée, font craindre à Carmilla un séjour d’un mortel ennui. Heureusement que les parents lui accordent ses premières sorties nocturnes (avec interdiction de parler aux inconnus, de rentrer après minuit…) et qu’elle tombe sur une étonnante artiste adepte des régimes ordurivore, locavore et déchétarien. Et pour ne rien gâcher, cette dernière est la maman d’un charmant garçon sur lequel Carmilla a flashé. Seul petit hic : Ulysse (c’est le prénom de ce bel Apollon) est un peu étrange : parfaitement insensible au monde extérieur et muré dans un inquiétant silence. Carmilla est convaincue de trouver la solution pour faire chavirer son cœur. A moins que quelques dauphins ou Mina se mêlent également de la partie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Incorrigibles curieux, c’est avec un plaisir non dissimulé que nous prenons à nouveau connaissance des secrets de Carmilla. Depuis qu’elle laisse trainer son journal intime à porter de nos mirettes, nous suivons les péripéties de cette ado pétillante avec un vif intérêt. Cette nouvelle salve d’indiscrétions nous transporte aux « Verts Pins », un camping du bord de mer où notre jeune amie et sa famille passent leurs vacances d’été. D’abord mortellement ennuyeux, le séjour prend les allures d’une agréable surprise grâce à un énigmatique garçon dont notre chipie tombe raide amoureuse. Le ton loufoque est à nouveau de mise ; le trait rond, agréable, nous installe dans la lecture comme dans des chaussons bien chauds ; la voix off parfaitement crédible et les personnages ultra-attachants : un condensé de bonnes choses pour un réel plaisir de lecture, tous publics confondus. Seul petit regret : l’intrigue choisie parfume le récit de quelques mesures d’eau de roses qui rendent Carmilla moins piquante que dans les chapitres précédents (son regard ironico-naïf sur le monde adulte nous manque un peu). Néanmoins, la présence moins marquée de ce second degré de lecture gênera plus les parents (qui piquaient sans vergogne la BD à leurs chérubins) que le public-cible. Heureusement, Mina, la petite frangine, semble disposée à prendre la relève : son sens de la répartie faisant souvent mouche, ici. Il ne manquerait plus que le stylo ne la démange à son tour et que sa maman lui achète un petit cahier…