L'histoire :
Un grand singe blanc terrorise Paris alors que la capitale française est prise sous une nappe pénétrante de brouillard. Aglaëe Aglaé s’intéresse de près à ce dangereux primate, car elle est persuadée que cette étrange affaire a un lien avec la mort suspecte de « la colombe ». La situation s’envenime quand l’horrible bête agresse plusieurs passants et sème la terreur sous l’arc de Triomphe, faisant les gros titres de la presse locale. Le club de l’étrange préfère se consacrer à la mort de la colombe et laisse l’inspecteur Gallimard résoudre l’affaire du grand singe. Aglaëe est censée rentrer chez sa mère, mais elle veut rester pour mener son enquête. Son oncle accepte de la laisser encore quelques temps chez lui. Quelques jours plus tard, Aglaëe est enlevée par la bande des quatre cent dirigée par un bandit dangereux. Il va pourtant faire des révélations fracassantes à Aglaëe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin des aventures fantastico-policières de la jeune Aglaëe. A mesure que celle-ci s’approche de la vérité, les dangers se multiplient. Paris vit sous l’angoisse permanente d’un monstre simiesque et bon nombre de bandits se retrouvent pour rechercher cet étrange Don Armando. Ici auteur complet, Li-An enchaîne les évènements qui bousculent l’enquête et réservent quelques surprises bienvenues. Pourtant, les faits s’enchaînent d’une façon mécanique et répétitive. Seules quelques plaisanteries « british » viennent ponctuer la fin d’un épisode, avant de passer à un autre sans transition. Les dialogues ont ainsi une bonne dose d’absurde, un humour fin et sans prétention, qui a le mérite de détendre l’atmosphère mais casse toute tension. Tant et si bien, qu’on n’est guère pris dans l’intrigue et que l’auteur ne parvient pas à emballer les choses, à force d’y mettre une distanciation légère et frivole. Le récit multiplie alors les clins d’œil qui sont autant d’hommages aux récits populaires (dans tous les arts) : Gallimard est le double de l’inspecteur malheureux Ganimard, qui est ridiculisé par Arsène Lupin, le général Tardy est un hommage à Jacques Tardi (l’auteur d’Adèle Blanc Sec dont le ton ressemble étrangement à cette série), Aglaëe est agressée par une nuée de colombes comme Tippi Hedren dans Les Oiseaux, le singe Blanc est un nouveau King Kong… Ces clins d’œil n’apportent rien de plus à l’histoire, mais créent tout de même une petite connivence avec le lecteur. L’atmosphère légère de la série est surtout bien rendue par un dessin frais et agréable. Tout en simplicité, le trait de Li-An ne s’embarrasse pas de détails ou d’un décor très travaillé, mais il est parfaitement valorisé par des couleurs chatoyantes et pleines de dynamisme. La fin apporte toute la lumière sur l’énigme de départ et annonce peut-être une suite aux aventures d’Aglaëe. Li-An ne parvient pas tout à fait à retrouver l’esprit et le charme des récits policiers d’antan. Seule l’ambiance de ces œuvres, auxquelles l’auteur rend souvent hommage, se retrouve dans cet ersatz d’Adèle Blanc Sec, mais ça ne suffira pas à rendre l’album réellement… insolite !