L'histoire :
L’apocalypse est survenue il y a deux siècles, en 2017. A cette date, sans aucun signe précurseur, des hordes hideuses de démons sont sorties des entrailles de la terre pour éradiquer un fléau majeur : l’homme. Malgré la technologie humaine, ce fut une véritable hécatombe, aussi brève que sanglante. De rares rescapés survécurent par endroit et réussirent à réorganiser un semblant de société, primitive et guerrière. Parmi les descendants des survivants, se trouve Ian Vanderbilt. Lui et son épouse traversent aujourd’hui un paysage chaotique au sein d‘une longue colonne de nomades. Tapis dans les montagnes, une armée de démons les observe, sous le commandement du plus colossal d’entre eux, l’archonte. L’attaque infernale est fulgurante et la victoire assurée. Acculé au fond d’une crevasse, Ian donne ses dernières forces à se battre. Esseulé un moment, il se trouve face à l’archonte, qui s’entretient avec lui et les laisse, lui et sa femme, curieusement en vie. Poursuivant leur route, ils parviennent tant bien que mal à Suniki, où Ian espère pouvoir faire soigner Catherine. Suniki est une forteresse humaine protégée par la magie d’un « baqqar », une boule en suspend au dessus de l’entrée. L’accueil qui leur est réservé est tout sauf chaleureux : à Suniki, on ignorait qu’il puisse exister d’autres humains…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire de démons cornus et griffus sortis des entrailles de la terre pour faire un carnage parmi les hommes peu paraître relativement basique au premier abord. Pour les connaisseurs, Flavio Troisi et Giuseppe Vigliagla (alias Joseph Vig, à la française), ont déjà commis Mayapan, chez Pavesio, un diptyque de SF violent et relativement oubliable. Ils livrent pourtant à présent les prémices d’une fresque d’heroïc-fantasy plus subtile, certes noire de chez noire, mais loin de n’être que « bourrine ». Violents, les évènements ici relatés le sont forcément, mais le scénariste évite tout manichéisme et surprend par ses développements. De l’homme ou du démon, lequel représente le mal ? Anticonformiste et politiquement incorrect, le rebondissement final de ce premier volet nous laisse sur une bonne impression. Paradoxalement, la clarté et la précision du dessin de Vig se heurtent à l’ambiance chtonienne idoine… Vue la noirceur de cette saga post-apocalyptique, un coup de crayon « jeté », moins soigné, bref un graphisme un peu trash aurait sans doute été plus adéquat ! Ne faisons pas la fine-bouche : ces Jours du chaos s’avèrent une bonne surprise…