L'histoire :
Un couple de touristes français, Alex et Anna, débarquent de leur avion à l’aéroport de la Havane, capitale de Cuba, en vacances ! De tempérament un peu râleur, Alex se plaint immédiatement de la chaleur ambiante. De tempérament un peu moqueuse, Anna fait mine d’être subjuguée par la prestance et l’autorité naturelle de tous ces beaux militaires qui surveillent l’aéroport. Cela dit, la longue file d’enregistrement qui les mène au contrôle d’identité, sous surveillance stricte, n’est pas faite pour les rassurer. Notamment, Alex a quelques difficultés à expliquer que la photo sur le passeport, sur laquelle il est chauve et porte le bouc, c’est bien lui ! Il a tout autant de mal à expliquer le vol de cette petite cuillère, qui le fait sonner quand il passe à travers le portique… La poisse le poursuit lorsqu’il s’agit de prendre un chariot : il faut un peso. Pour éviter une nouvelle queue au change, il accepte les pesos d’un touriste français sur le départ, avec un taux de conversion favorable. Mais comme il n’a pas lu le guide dans l’avion, il ignore que les pesos cubains valent 20 fois moins que les pesos officiels et il se fait arnaquer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers le périple ordinaire d’un couple de touristes en vacances à la Havane, Cuba Tourista se présente comme un best-of de tous les petits désagréments potentiellement endurables lors d’un tel voyage. Au terme des affres du débarquement (qui dure 10 pages, tout de même ; cf. résumé), nos frenchies vont croiser des cubains dragueurs, des taxis fous, des hôtels miteux, des flics corrompus et un peu trop de mojitos… Ça sent le vécu ! Les éditions Vent d’Ouest auraient-elles financé un réel séjour à l’auteur, Yves Montagne ? Si la série se décline sur d’autres destinations, ça requiert un sacré budget ! Bref, le récit a beau être linéaire, empruntant la forme d’une histoire complète, on ne peut s’empêcher de comparer la nature comique de cette nouvelle série avec les traditionnels albums de gags thématiques (genre Bamboo). Le titre, d’une part, laisse à penser que nos Vacanciers sont effectivement susceptibles d’endurer les affres folkloriques d’autant de contrées que d’albums… et le potentiel est vaste. De même, le dessin agréable et maîtrisé de l’auteur – dont il s’agit du premier album ! – emprunte notamment ce style humoristique standard. L’avantage, c’est que l’humour et les effets gaguesques interviennent ici à tout moment, parfois plusieurs fois par planche. Cette méthode évite la ponctuation lassante et parfois artificielle de chaque bas de planche. L’effet zygomatique produit est ainsi plus naturel, plus fluide, plus efficient. En outre, pour exercer son humour, Montagne dépasse largement du cadre exotique, en jouant énormément sur les caractères bouillants et antagonistes des deux protagonistes, à la manière d’Un gars, une fille (les hommes viennent de mars, les femmes de Cuba ?). Certes, cette forme d’humour reste relativement convenue, hyper « grand public », mais il rappellera nombre d’anecdotes courantes aux lecteurs globe-trotters…