L'histoire :
Dans un avenir proche, Malek Sliman est encore adolescent lorsqu'il dérange son beauf, de nuit, en plein boulot. Boz tient en effet une mitraillette en main : il assure la sécurité d'un sombre trafic pour le compte de gros bonnets, sur les quais de Marseille. Mais il y a des priorités : Naïma sa femme (et soeur de Malek) est sur le point d'accoucher. L'intervention musclée de la Mars Eyes Police perturbe toutefois les choses : en fuyant, Malek récolte un accident de scooter et quand il se réveille à l'hosto, Boz a disparu de la circulation. 18 ans plus tard, Malek n'a pas perdu l'espoir de le retrouver. Pour cela, il s'est d'ailleurs engagé sans la Pax Massilia, la seconde police privée de la gigapole, tout en s'occupant de sa soeur et de sa nièce Saïda. Aujourd'hui, sa collaboratrice Umma passe le prendre à son domicile en voiture volante, direction le brief de leur chef. En effet, le soir même, l'Olympik de foot rencontre les Rangers de Prague, en finale des clubs champions... il va s'agir d'assurer la sécurité du stade Zinedine Zidane ! Ce faisant, Malek va avoir l'occasion de grandement faire progresser son enquête sur la disparition de Boz... dans une direction pour le moins inattendue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est toujours avec un certain amusement qu'on aborde les récits d'anticipation avec un petit recul d'une dizaine d'années. On y découvre surtout les préoccupations de l'époque, extrapolées dans des directions qui paraissent bien éloignées du « présent devenu ». Dans cette intégrale de la trilogie Malek Sliman, créée entre 1999 et 2002, il est question de clones, de police privatisée, de super-prothèses cybernétiques, de la pollution extrême de la Méditerranée par l'algue Taxifolia, de véhicules volants et du Stade de foot Zinédine Zidane (lui-même encore vivant, tout vieux). En revanche, les écrans ont encore des tubes cathodiques, on écoute toujours I am (le groupe de rap marseillais) et on lit toujours des journaux en papiers... C'est l'amoncellement des détails de ce décorum bigarré et le décalage entre le futur prédit et celui qui se dessine aujourd'hui, qui font l'intérêt de cette trilogie. Car pour le reste, le scénario de Bruno Falba est un brin confus et tarabiscoté. Le mariage de l'action et de l'humour se joue artificiellement, et la surdose des expressions typiques de la Canebière finit par saouler. Pour coller au registre, Richard di Martino a beau dérouler un style de dessin dynamique adapté, entre le semi-réaliste et l'humoristique, rehaussé d'une colorisation vitaminée, les proportions et perspectives fluctuent eux aussi beaucoup... Cela dit, avec un bon Pastaga, ça se lit sans déplaisir !