L'histoire :
A Conquet, la jeune Soizic doit prendre le bateau pour commencer son nouveau travail et changer de vie. Elle doit se rendre à Ouessant. Cependant, sa mère s’y oppose depuis longtemps car elle ne veut pas que sa fille s’enterre dans cette île. Le voyage est pesant, d’autant que la mère fait tout pour faire perdre du temps… elle conduit très lentement afin que Soizic rate son bateau et ne puisse pas partir. La discussion est houleuse et les deux femmes finissent par crever l’abcès. Finalement, Soizic arrive à temps et parvient à prendre le bateau. Cependant, le temps est exécrable. Le voyage est donc difficile surtout pour les touristes peu habitués à la houle. Sur place, Soizic rencontrer son contact, M. Coradec. L’homme n’a pas les panneaux solaires prévus et il est d’une humeur massacrante. Soizic se sent très isolée, comme l’avait prédit sa mère… Elle est regardée d’un œil méfiant par les habitants de l’île. Un début qui promet…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici le récit simple d’une jeune femme qui tente l’aventure sur une île bretonne. Soizic est une fille de caractère qui n’a pas froid aux yeux. Pourtant, son arrivée va être semée d’embûches, tant il est compliqué de s’intégrer dans un tel contexte. Sur un rythme lent et très réaliste, les personnages échangent entre eux et Soizic fait de drôles de rencontres. La médisante Marie, la vieille bigote Yvonne ou le sauvage Coradec font la force de ce récit sentant le terroir breton. Les personnages sont plein de personnalité et créent une atmosphère de défiance et de malaise (sans compter les personnalités locales, vieux habitants qui fréquentent les bistrots et qui ont le regard froid et vitreux). Seul Erwan Piquet va se rapprocher de Soizic dont la personnalité enjouée et avenante tranche avec les Bretons. Divisée en chapitre, l’histoire mime le quotidien de l’héroïne qui tente de mettre en place sa maison d’hôtes. Lent et pauvre en révélations, le récit s’emballe quelque peu quand on apprend la mort brutale d’une vieille dame. L’album semble basculer dans le policier et pourtant, le rythme reste toujours aussi calme et paisible. Patrick Weber se penche nettement sur les liens entre les personnages, s’attache à peindre fidèlement la psychologie de chacun en fonction des évènements. Cependant, les visages sont peu expressifs et les décors un peu simples. Du coup, ce voyage dans le fin fond de la Bretagne n’est pas (encore ?) très prenant et il faudra attendre la suite pour véritablement s’y plonger…