L'histoire :
Au Mistral, un bar au cœur de Marseille, on s’attend à se retrouver bientôt grillé, telle une petite merguez, en raison de l’inaction des pouvoirs publics à faire face à l’incendie qui ravage les hauteurs de la ville depuis 10 bonnes journées. On se prépare néanmoins à faire revivre les chansons d’Iris Lenoir, la mère de Thomas, prématurément disparue, le temps d’une soirée. Les préparatifs sont cependant interrompus par l’arrivée dans le troquet de 2 motards casqués et armés qui demandent à voir une certaine Nadéle. Seule l’intervention de Castelli, un capitaine de police, présent par hasard, leur fait prendre la fuite. Si tout le monde semble surpris par l’incident, Lilou, une jeune femme sapeur pompier, s’empresse de quitter l’établissement pour rejoindre Thomas et cette fameuse Nadéle que les deux truands recherchent : en planque chez son ancien copain de fac, la jeune femme a prévu de retrouver son frère qu’elle n’a pas vu depuis 10 ans, à l’occasion du récital organisé au Mistral. Malgré l’événement, la petite fête a lieu le soir même et Nadéle est présente incognito dans un costume de pompier. La supercherie sera-t-elle néanmoins suffisante pour tromper des truands déterminés ou pour que le propriétaire du somptueux yacht ancré dans le port ne l’oublie définitivement ? En attendant, on se souvient d’Iris à travers ses chansons…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeu de société, jeu vidéo, magazine mensuel… Après quelques 1200 épisodes égrainés depuis 2004, impliquant plus de 30 personnages récurrents, la série superstar du prime time de France 3 s’offre sa petite BD. Aux commandes de l’adaptation, Jean-Michel Ponzio, le « pape » du dessin d’après photos, donnant à chacun de ses albums un contraste particulier qui séduit, ou non, mais ne laisse jamais indifférent. Ce choix graphique a ici l’avantage de rendre l’album impeccablement fidèle au feuilleton. Ainsi, chaque héros est facilement identifiable et rend notre épisode réaliste à souhait. Le seul petit écueil de ce type de boulot réside dans une absence symptomatique de mouvements (en particulier ceux du visage) qui, sans apparenter l’album à un roman-photo, fige trop souvent l’action. Pour le scénario, Janhel offre un récit des plus raccords avec la série, en réussissant à fabriquer une aventure inédite parfaitement lisible pour le non-initié. L’intrigue centrale constituée par l’énigmatique histoire de Nadèle sert d’appui à quelques révélations qui raviront les aficionados. L’ensemble manque peut-être un peu de clarté, le découpage ne faisant pas toujours dans la fluidité. Si l’on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt de coucher sur papier cette série à succès, il faut honnêtement reconnaitre qu’on a souvent vu bien pire. Loin d’être indispensable, l’album n’est pas à fuir pour autant, surtout si on est familier de l’univers des Mistraliens…