L'histoire :
New York. Dans un cinéma, les spectateurs regardent sagement le film Le parrain. James et Wendy, un jeune couple, est captivé. Le jeune homme pose sa main sur la poitrine de la jeune femme, et reçoit en réponse une claque bien sentie. En sortant de la séance, James demande des explications, sachant qu’ils sont fiancés depuis deux ans... James passe à un autre sujet : il écrit actuellement un article sur Porto Caputo, un célèbre mafieux des années 30 et il a rencontré ses fils, trois brutes féroces. Ils cherchent à savoir qui a tué leur père. On leur a parlé d’un certain Torpedo. Mais Torpedo est toujours vivant, quoique mal en point : il a la maladie de Parkinson. James a rencontré Rascal, son fidèle lieutenant. Et contre 50 balles et une bouteille de whisky, il a promis de lui présenter Torpedo. C’est là que Wendy intervient. Son rôle est de prendre des photos pour accompagner l’article. James s’imagine résoudre un meurtre commis il y a 30 ans. Avec cet article, il vise ni plus ni moins que le prix Pulitzer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Figure emblématique de la bande dessinée des années 80, Torpedo, sous la houlette d'Enrique Sánchez Abulí (au scénario) et de Jordi Bernet (Alex Toth pour le premier tome ; au dessin), a marqué les esprits au fer rouge avec un savant cocktail d'action, d'humour et de sexe. Plus de 30 ans après ses débuts publiés dans l'Écho des savanes, il revient. Exit les années 30 et bienvenue dans les seventies ! Torpedo est au crépuscule de sa vie, mais il en a conservé sous le capot. L'esprit d'origine est respecté dans ses grandes largeurs : Lucas Torpedo évolue dans un monde qui lui échappe ; il a la mémoire qui flanche (cf. La mémoire du tueur d'Erik Van Loo). Mais quand l'action revient, le naturel court au galop : il fait cracher à tout-va ses flingues sur ses adversaires, qui lui cherche des noises et il dézippe sa braguette quand une fille se présente. Le scénario d'Abuli, qui revient sur le devant de la scène, est plutôt succinct et aurait mérité d'être un peu plus densifié. Au dessin, Eduardo Risso, connu pour 100 Bullets et bien d'autres comics, ne parvient pas à nous emporter, malgré un trait expressif et quelques bonnes trouvailles graphiques.