L'histoire :
Découpée en 12 chapitres, cette adaptation présente différentes moments de l’Histoire des Etats-Unis, de sa naissance jusqu’à aujourd’hui. La parole est donnée aux victimes de l’Histoire officielle, trop souvent oubliées des manuels, selon Howard Zinn. Pêle-mêle sont racontés le massacre de Wounded Knee, l’invasion des Philippines, les Première et Seconde Guerres mondiales, la guerre du Vietnam, la guerre des contras, l’Irangate, la guerre nucléaire, le financement de milices paramilitaires en Amérique du Sud ou encore la guerre froide. Bref, l’Oncle Sam, son histoire et ses méfaits y sont exposés et racontés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le diable, ce sont les Etats-Unis, semble nous dire Howard Zinn, lui-même américain. L’intention était louable : il s’agissait de « faire parler » les victimes de l’Oncle Sam, ceux que « l’Histoire officielle » oublie trop souvent. Malheureusement, le titre de ce livre est mensonger dans la mesure où Howard Zinn ne fait jamais œuvre d’historien. Ce livre ressemble plutôt au pamphlet anti-américain d’un idéologue militant et démagogue, aveuglé par des certitudes héritées d’un autre temps. Or, l’Histoire est une discipline sérieuse, scientifique et analytique, dont l’objet est la recherche de la vérité par la confrontation de documents, d’objets, de témoignages, afin de tendre au maximum vers l’objectivité d’une démonstration. Zinn, lui, part de l’hypothèse selon laquelle l’Histoire officielle ment et qu’il faut rétablir quelques vérités. Son livre a pour unique ambition de détruire le mythe américain en s’appuyant sur une utilisation très discutable de la documentation (il sélectionne évidemment les documents utiles à sa démonstration, à charge), débouchant sur une vision historique partisane et totalement subjective. L’Histoire, la vraie, en tant que discipline scientifique, ne se réduit pas à la compilation d’opinions, de croyances et d’anecdotes. L’ensemble est au final d’une naïveté désarmante. Quant au dessin, impossible de faire plus passe partout. Finalement, l’idée générale qui pourrait se dégager d’une telle lecture, c’est que tous les événements tragiques touchant aujourd’hui les Etats-Unis sont une des conséquences de cet impérialisme historique et que ce sont des punitions justifiables et justifiées au regard des massacres déjà perpétrés, satisfaisant ainsi un antiaméricanisme primaire très à la mode, sinon aujourd’hui, du moins sous l’ère Bush. Affligeant.
