L'histoire :
Lénaïc et sa copine partent en Iran pour y faire du tourisme. En effet, le pays s'est ouvert aux touristes depuis quelques années, alors pourquoi pas ? Là-bas, ils vont visiter les villes de Téhéran, Ispahan et Chiraz, et découvrir une toute autre culture. Comment font les jeunes pour s'amuser ? Quid de la communauté homosexuelle ? Leur périple va les amener à traverser le pays en bus ou en voiture et à aller à la rencontre de gens qui (bizarrement ?) nous ressemblent beaucoup plus qu'on ne peut le croire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon sang, que ça fait du bien, un peu de fraîcheur dans ce monde déchaîné. Avec Bon baisers d'Iran, Lénaïc Vilain propose de suivre et de vivre son propre périple initiatique en terres perses. Cette initiation consiste avant tout à découvrir les iraniens, mais aussi comment ces iraniens, pas si différents des français, font pour vivre sous la gouvernance d'un régime disons, particulier. Sans jamais asséner de grandes leçons d'humanité, l'ouvrage réussit pourtant à être touchant en montrant au détour de quartiers et d'autres lieux pittoresques, la manière dont les jeunes, les femmes et les iraniens en général parviennent à vivre et à espérer tout en faisant des pieds-de-nez au régime des Gardiens de la Révolution. Les caricatures des dirigeants sont savoureuses et, pourtant, on n'a pas de mal à croire que l'auteur ne force pas le trait quand il s'agit de décrire le fonctionnement du gouvernement ou de la bureaucratie. Surtout, Vilain n'oublie jamais de rire de lui-même, de ses idées reçues et de sa naïveté. On suit alors avec plaisir les aventures de ce bon copain qui nous raconte son voyage dans les grandes villes d'Iran. C'est chouette, drôle, on se prend de sympathie avec les iraniens et on rit de bon cœur quand, par exemple, Vilain découvre que le gouvernement s'exprime sur des réseaux sociaux qu'il interdit – et il s'avère que les iraniens savent tous comment contourner la censure digitale et que, donc, seuls les touristes sont pénalisés. Galerie de portraits, petits morceaux d'histoire et, bien évidemment, anecdotes qui font parfois frémir (la propagande anti-Israël...) : on retrouve de tout dans ce titre fort recommandable. Avec ses dessins rondouillards et son ton décontracté, celui-ci fait bien plus pour l'ouverture sur le monde que quantités d'ouvrages ronflants. Un chouette album.