L'histoire :
Un graphiste éduque son fils comme ça lui vient, avec des résultats souvent calamiteux, malgré des intentions initialement pétries de morale. Par exemple, il le chope sur son lit en train de jouer à la console portable et l’incite aussitôt à faire plutôt ses devoirs. Le père attrape alors le livre de lecture et s’émerveille : il avait le même étant petit ! Il se met à en parcourir les pages, enivré par la nostalgie, tandis que derrière lui, le fiston poursuit ses parties de console… Plus tard, une note de l’école demande aux parents volontaires de servir d’accompagnateurs pour une sortie scolaire. Le papa botte en touche parce que c’est toujours galère et qu’il n’a pas le temps. Son fils et ses copains font alors valoir que la mère d’Esteban, qui est vraiment trop top-canon, elle, elle y va… En reluquant le déhanché de la concernée, moulée dans un jean taille basse, le paternel accepte immédiatement l’idée d’accompagnement ! Hélas, c’était une sortie piscine et la maman canon passe sa journée à se faire draguer par le maître-nageur aux gros biscottos, tandis que notre papa se tape la pataugeoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le principe de ce petit bouquin souple édité par Vraoum peut s’apparenter à un « guide du mauvais père ». Ici, l’illustrateur Bob (de son vrai nom Yannick Robert) se met en scène dans un quotidien parodique, en proie à des contradictions et autres mauvais exemples. L’emprunt à Star Wars pour la réplique culte qui sert de titre, donne une idée de sa tranche d’âge : la petite quarantaine. Est-il père célibataire ou l’axe narratif nécessitait-il l’occultation du rôle la maman ? Toujours est-il que le paternel et son fils sont les deux seuls véritables protagonistes de ces saynètes. L’autocritique est assurément largement exagérée, mais elle fait mouche grâce à un véritable sens du gag et de l’ellipse, celui qui fait cruellement défaut dans 95% des bandes dessinées dites d’humour. Le ressort comique est néanmoins récurent : le père est souvent un grand gamin qui fait rien qu’à montrer le mauvais exemple, en général juste après l’avoir dénoncé. Il fume des clopes, boit des bières, dit des gros mots, regarde le cul des filles, cherche toujours à minimiser la contrainte et procrastine… un vrai mec, quoi ! Avec son trait un peu gras, son style moderne et spontanée, mais parfaitement maîtrisé, le dessin n’est pas en reste, en tout cas en parfaite concordance avec le ton. Notez que la réussite de ce premier opus a déjà donné lieu à une suite, logiquement baptisée : Le père contre-attaque...