L'histoire :
Paul est emmené par son père devant une caravane délabrée dans un endroit désertique. Avant de repartir, il lui donne rendez-vous fin septembre. Paul entre dans sa nouvelle habitation, découvre des boîtes de conserve rouillées. Il explore les alentours et monte sur une butte. Avec un ciseau et du papier alu, il se confectionne un avion qu'il fait voler dans le ciel crépusculaire. Le lendemain, alors qu'il joue avec un Rubik's Cub, il est interrompu par une jeune femme qui s'assoit à ses côtés pour contempler la vue. Elle s'appelle Ramona. Il l'invite à venir charger son portable dans son taudis. elle remarque ses volatiles réalisés en papier alu et lui demande de lui en faire un : elle veut une chouette ! En deux temps, trois mouvements, il en réalise une et lui donne. Elle repart avec et n'oublie pas de prendre son téléphone portable enfin rechargé. Elle revient un peu plus tard et lui propose d'aller faire une balade dans le champ avoisinant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ramona est un album crépusculaire sur l'éveil au désir pour un jeune adolescent, dans un monde où les adultes sont sans visages. Ramona vient de nulle part et elle est la matérialisation de son fantasme. Paul et elle sont seuls au monde, des Adam et Ève des temps modernes. La jeune femme est libérée et l'emmène dans ses pérégrinations. Dans cet univers désolé et délabré, le silence règne, secoué par la personnalité de Ramona. Du haut de ses 25 ans, Naïs Quin, jeune auteur nantaise, développe un récit ambigu assez peu bavard. On attend jusqu'à la dernière page des embryons de réponses qui ne viennent malheureusement jamais. Son dessin semi-réaliste aux couleurs chaudes ou froides, avec des angles de vue amplifiés, crée une atmosphère de fin de monde. Mais sur les 200 pages, on relève quelques incohérences que l'on mettra sur le compte de la jeunesse. Une première œuvre singulière qui en amènera d'autres...