L'histoire :
Dans le grand ouest américain, aride et sauvage, sans pitié et sans pincettes, Santiago est le chef redouté d’un gang redoutable de 4 bandits. Ses trois compañeros (Santiago aime bien dire des trucs en espagnol, ça impose le respect) ne le craignent pas, mais ils savent qu’ils ne sont pas à l’abri d’un coup de sang de sa part. Le café de Rancho était dégueulasse ; Rancho repose désormais six pieds sous terre. En compagnie de l’indien Juan, le mexicain Pablo et le cow-boy Bones, ils pillent des banques, attaquent des trains, déciment des indiens, bouffent du chili autour de feux de camp, s’engueulent, font sauter des rochers à la dynamite… Leur seul problème, c’est qu’une bande de quatre, ça casse l’équilibre et la perspective. Trois ou cinq, ça serait mieux. Ça tombe bien, il y a un survivant à l’attaque de diligence qu’ils viennent de rater. Ils le recrutent d’emblée, le baptisent Chico, picolent ensemble, lui apprennent à tirer et s’aperçoivent le lendemain qu’il s’agit d’une fille. Merde alors… est-ce qu’ils peuvent la violer, maintenant qu’elle fait partie de la bande ? Santiago n’est pas trop pour. Sinon ça va être le bordel. Mais comme un problème peut en cacher un autre, ils sont soudain mis en joue par un cow-boy pas content. Il veut récupérer sa femme, Chico, qui s’appelle en fait Jessica. Santiago n’est pas trop pour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme tout ce que propose le génialissime auteur B-Gnet (promis, il n’est pas de notre famille), Santiago est une parodie jouissivement débile et réussie du genre « western », en général. En effet, rien de tel qu’un genre bien codé comme celui-ci pour pouvoir tout tourner au ridicule, à l’absurde, les situations comme les dialogues. Pour optimiser l’impact de la démarche, tout est à l’origine rustre et sérieux : dans le décorum, les mœurs, ou dans la dégaine des personnages aux faciès burinés, au frusques abimées, aux joues mal rasés et aux yeux révolver. Le chef Santiago a la gâchette qui le chatouille en permanence, mais un sens de l’honneur inébranlable. Par exemple, ça ne le dérange pas plus que ça de passer ses nerfs en collant une balle dans la cuisse du gros Pablo, ersatz du Sergent Garcia de Zorro ; en revanche, interdiction formelle de violer Chico, alias Jessica. Graphiquement, B-Gnet peaufine d’un cran encore son dessin et le fait tendre vers le réaliste, option Blueberry. Sans oublier d’être caricatural au besoin, de le mâtiner de Daniel Goosens, sans que cela ne choque jamais. Il n’est certes pas régulier sur la longueur, mais affirme les belles promesses de ses précédents albums. Si vous vous êtes bidonnés devant Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro, vous pisserez de rire avec ce Santiago du même tonneau, option western.