L'histoire :
Par-delà les glaces de feu du Snjörland, de l’autre côté du désert d’eau des atlantes, là où commence et se termine le monde habité, c’est la Bretagne. Le pays des bigoudines, des elfes, des dolmens, du chouchen et de Santiagolf du Morbihan. Ce dernier habite dans une chaumière aux côtés de sa douce Chicowen, qui fait rien qu’à casser les oreilles de son guerrier de mari, en jouant de la harpe à longueur de journée. Et la voilà qui réclame que Santiagolf lui rapporte du pain pour le déjeuner. Et du pain elfique à la con, en plus. Santiagolf se met donc en marche. Il répond assez facilement à l’énigme d’un mage au milieu d’un pont. Il passe boire un godet de cidre à la taverne en pleine bagarre générale. Puis il entame la traversée des brumeuses landes d’Armorix. Entre les menhirs et les francisques volantes, il résiste au chant infernal d’un barde fou, puis à la violente démence d’un colosse gaulois qui tue tout ce qui passe à sa portée. Il croise de nouveau Goudlafe le jaune dont les énigmes varient, mais jamais la réponse. Enfin, il traverse la plage des morts et ses terribles sables mouvants, avant d’arriver au mont Saint-Michelfe, où se trouve la fameuse boulangerie de la mère Poudlard. Manque de bol, au moment de payer son pain elfique, son amulette de crédit sans contact n’est plus approvisionnée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Santiago, une parodie foutraque et fendarde de tout ce qui peut se faire en matière de Western, l’auteur lyonnais B-Gnet téléporte sans autre forme de procès son héros sans pitié dans l’Armorique mystérieuse, celtique et moyenâgeuse, pour une parodie foutraque et fendarde de tout ce qui peut se faire en matière d’heroïc-fantasy bretonnisante. Pour vous situer le haut niveau d’humour décalé et de jeux de mot savamment débiles, le cow-boy sanguinaire est renommé Santiagolf-du-Morbihan. Et sa quête concerne l’achat de pain elfique (à la con), à la demande de son épouse, une elfe joueuse de harpe. Evidemment, cette course à la base très commune va prendre une tournure démentielle, qui va l’amener à faire la connaissance du mage Goudalfe (qui change sans cesse de couleurs), à combattre des armées de normands, de squelettes, de parisiens à têtes de chiens, et même un terrible dragon banquier… D’Obélix au Seigneur des anneaux, en passant par les licornes, les fest-noz, les crèpes magiques et le beurre au sel de Guérande, tout ce que la culture mainstream contient comme éléments bretons / normands / celtiques est ici convoqué. Les évènements peuvent partir dans tous les sens, surtout les non-sens, et des répliques contemporaines prennent souvent le contrepied de l’ultra-héroïsme de circonstance. Les éclats de rire déboulent souvent à la vitesse d’un cheval au galop, et sans prévenir… B-Gnet est décidément l’un des tous meilleurs dans ce registre absurde et loufoque.