L'histoire :
Février 1965. Dans le ciel de Quang Tri, non loin de la frontière du Laos. L'équipage d'un vieux C47 peste en larguant des tracts au dessus de la jungle vietnamienne. Tout en accomplissant leur besogne propagandiste, les officiers de vol américains se marrent du surnom qu'on leur a donné : les Bullshit Bomber. La mission n'est certes pas noble, mais elle a l'avantage de ressembler à un parcours de santé, au regard des raids que la Navy et l'Air Force mènent non loin. La base US de Pleiku vient de subir un assaut très violent de la part des Viets et le Président Johnson cède à ses conseillers : le peuple n'aime pas les va-t'en-guerre, mais il ne comprendrait pas que l'on cède du terrain aux communistes. Une grande offensive au Nord du pays est donc lancée. Les bombardements se multiplient et lors d'une mission, le Crusader du Captain Denver, surnommé Darkman, est shooté par la DCA ennemie. Le pilote doit s’éjecter au dessus de la jungle. Une course-poursuite entre les Bérets Verts chargés de le récupérer et les viets s'engage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de BD d'aviation ont déjà fait une place toute réservée aux albums parus chez Zéphyr. Le grand format, la qualité du papier et bien sûr un contenu centré sur des évènements, souvent militaires, liés à l'aéronautique, sont en effet la marque de fabrique de l'éditeur. Air Force Vietnam met en scène la vie des pilotes embarqués sur le porte-avions USS Constellation. Dans ce 4ème volet, le personnage principal est Darkman, un pilote chevronné qui est affecté à la flotte. Au cours d'un raid, son Crusader est shooté et le voilà en pleine jungle. Ce pilote US devient alors un enjeu de taille, car sa capture serait un symbole pour les viet'. Après une mise en scène qui privilégie les combats aériens, avec des dessins de jets qui raviront chaque aérofan, l'album délivre une suite nettement plus axée sur le genre action. Le scénariste se montre ainsi habile : en nous plongeant dans un contexte d'espionnage, Wallace s'appuie sur la géopolitique du moment et sort ainsi du registre Top Gun, un peu surfait pour ce genre de série. L'autre qualité qui transparaît, c'est l'absence de manichéisme. Ici, les ricains ne sont pas les « gentils » et les viets ne sont pas les « méchants ». L'horreur de la guerre concerne tout le monde. Pas de gloriole à verser 1000 kgs de défoliant à la seconde... Côté dessin, JL Cash, alias Julien Lepelletier, envoie du lourd pour tout ce qui touche aux engins et aux décors. Il maîtrise aussi les portraits et l'expression des personnages. En guise de post-combustion, il se charge aussi des couleurs. Bref, un album séduisant et qui raflera la mise pour le public fan d'aventures de la Navy. Aye aye Sir !