L'histoire :
Trente-quatre ans après la mutation hostile de 2050, la planète Terre, ayant subit de sévères perturbations météorologiques, a du se réorganiser géopolitiquement. Neuf mégalopoles mères ont été bâties là où la nature le permettait encore. Néanmoins des animaux sauvages nouveaux et dangereux ont émergé, tout comme les Putrides, des humains atteints d'un virus zombiesque, tous prédateurs de l'être humain. Dans ce contexte post-apocalyptique, un message peu rassurant mais porteur néanmoins d'espoir est tombé du ciel, par le biais de bracelets spéciaux envoyés par une entité extraterrestre annonçant la fin de notre race et le sauvetage de certains. 5000 bracelets doivent être remis à des enfants ayant trouvé les capsules les contenant tombées du ciel, ces derniers devant être accompagnés vers l'une des neuf balises d'extraction, une dans chaque mégalopole, porte vers les étoiles. Cinq jours avant l'extraction, le vieux baroudeur Simon conduit, d'abord en bus puis à pieds à travers des terres hostiles, son lot d'enfant et d'accompagnants vers le point le plus proche. A son bord, entre autres : Tala, une adolescente et son petit frère Hototo d'environ huit ans, qu'elle a déguisé sur les conseils de sa mère mourante en super héros, afin de le préserver de la dureté de la situation ; mais aussi le jeune Humbo et son gorille génétiquement modifié Alice. Leur périple ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Iñaki Miranda, dessinateur au style puissamment charmeur reconnu dans le milieu comics sur de grosses licences DC (Harley Quinn, Catwoman...), Vertigo (Coffin Hill, Fairest, Ragman...) ou chez AP comics (aussi scénariste de The Chase) ou bien encore Judge Dredd et d'autres récits alternatifs, s'était déjà fait remarquer en 2010 avec une mini série un peu similaire en 6 épisodes (non traduite en français) écrite par Michael Geszel et Peter Spinetta : Tribes : the Dog Years chez IDW Publishing. Déjà le sujet d'un monde ravagé par un virus. Cette thématique semble avoir spécialement plu à son frère Roy et lui, pour s'embarquer chez Aftershock, label indépendant créé en 2015, en proposant cette aventure exaltante d'un monde fini mais en devenir, où les enfants sont choisis par une race extérieure pour nous survivre. On passe, dans ce premier tome paru directement sous forme de roman graphique aux USA, de sensations évoquant The Woods, Walking Dead, Animosity, à d'autres pouvant rappeler Est of West, pour le contexte géopolitique, mais aussi, pourquoi pas : Paper Girls, pour l'aspect jungle et animaux sauvages modifiés. Tout cela dans un style graphique au top, qu'Iñaki Miranda maîtrise, mais que l'on pourrait à certains moments rapprocher, dans ce qu'il a de plus violent, de James Harren (Rumble). We Live ne nous dévoile pas tout en fin de volume, même si le thème du super-héros semble constituer un élément essentiel du projet des deux frères, et en cela, les rebondissements sont à la hauteur du charme graphique opéré tout du long. La suite a déjà commencé outre Atlantique avec We Live : Age of Palladions, et entre temps, la série Out of Body, écrite par Peter Milligan a aussi réuni les suffrages en 2021 chez le même éditeur Aftershock. Nul doute que la voie est ouverte pour de belles heures de lecture avec cet univers fascinant. Un grand cru 2022 chez 404comics, largement plébiscité et à la maquette d'ailleurs magnifique, qu'il ne vous faut pas manquer !
