L'histoire :
Super-héros avec un costume de super-chien, Rex Lutteur est le chef d’une bande de justiciers composée de : P’tite Boule (petit, chauve et teigneux), K-niche (souple et technichienne), le Lévrier Afghan (qui joue super bien du sabre) et le Bras d’or (une brute avec un bras mécanique surpuissant). Tous ensembles, ils luttent contre diverses menaces qui… heu… menacent l’humanité. Il y a notamment le super méchant Dead Poule, qui veut venger les gallinacés des mauvais traitements qui leur sont infligés dans les abattoirs. Il y a aussi et surtout la Chatte, une créature sournoise et insaisissable, qui est accompagnée de combattants ninjas et qui a un curieux pouvoir de séduction sur Rex Lutteur. Par exemple, dès que le super-chien l’attrape, il ne peut s’empêcher de la relâcher. De fait, la chatte lui glisse indubitablement entre les doigts. Et néanmoins, un beau jour, la chatte sort de son trou pour s’attaquer à la Bourse, afin d’en vider toutes les liquidités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette petite BD autoproduite, aux allures de comics super-héroïque, Alexis Delahaye (auto-renommé Delaraye) s’amuse comme un sale gamin à mettre en scène des aventures parodiques d'une Meute de justiciers canins dans une société menacée par « la Chatte » et ses sbires. Il semble que les 72 pages qui composent ce petit recueil souple, façon fanzine, soient le résultat de 20 ans de délires graphiques sur ce sujet, avec pour but central de slalomer avec des expressions à la grivoiserie borderline. Par exemple, Rex Lutteur (parodie de Lex Luthor de Superman), trop de pensées concernant la chatte l’habitent ; quant à P’tite Boule, ses poils puent bien… Les courtes historiettes, affichettes et flyers compilés offrent ainsi un véritable florilège de ce type de sentence sans équivoque, en français (« Miss Lapine, dans La chatte vide les urnes ») ou en anglais (le coq contre la chatte, sachant que ces animaux se disent cock and pussy…). Conformément au registre potache qu’il emprunte, l’auteur dénie officiellement les lapsus et autres mauvaises pensées, se réfugiant derrière une innocence toute juvénile. Cela dit, si vous avez l’humour facile, vous ne pourrez pas vous empêcher de sourire aux césures mal-t-à-propos et aux choix des termes employés. Dans le fond, et entre les jeux de mots vaseux, le destin de ce super-chien a aussi une résonance psychologique, empruntant vaguement une sorte de parcours initiatique et idéologique (conflit de génération, souci écologique… à ce titre, la dernière affichette est à mourir de rire !). Si la finition du dessin frise parfois l’amateurisme, il y a tout de même du savoir-faire graphique dans les mises en pages, sans doute le reflet de nombreuses heures à écumer les vrais comics. Etant donné que ce livret est auto-produit à compte d’auteur, le meilleur moyen de se le pro-cul-raie (sic), c’est d’aller sur http://lameutecontrelachatte.overblog.com/.
