L'histoire :
L’heure du départ approche. Au dîner, Denis est inquiet que sa femme n’ait rien oublié. Faire le trajet pour la fête de Thanksgiving en mini-van de la Californie au Colorado n’a rien d’exceptionnel mais seule avec trois enfants qui risquent de s’ennuyer et se chamailler une bonne partie de la route, cela requiert tout de même un minimum d’organisation ! Surtout qu’entre Raina et Amara, les choses n’ont jamais été simples. C’est pourtant Raina qui, s’ennuyant petite fille, souhaita un beau jour avoir une sœur pour jouer avec elle. Mais il s’avéra rapidement qu’Amara ne serait pas une seconde « elle » qui lui tiendrait compagnie à la vie à la mort. D’un caractère beaucoup plus colérique et solitaire, Amara semblait chaque fois prendre l’exact contre-pied de sa grande sœur et s’ingénier à refuser de la comprendre. Et le contraire devint aussi vrai avec le temps. C’est pourquoi dans le vanne, chacun avait sa place : la banquette de derrière pour Amara, celle du milieu pour Raina, et les sièges de devant pour leur petit frère et leur maman au volant. Mais un voyage est souvent plein d’imprévus. Pris au piège par la tempête, bouffé par les insectes, perdu sur la carte, le frêle équipage familial arrivera-t-il à destination ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Remuant tout en tas de souvenir d’enfance (dont la composante autobiographique demeure toujours incertaine), Raina Telgemeier nous revient avec un récit familial centré sur la relation – plus ou moins romancée – qu’elle entretint avec sa plus jeune sœur prénommée Amara. Plus anecdotique mais tout aussi candide que ses précédents essais, l’album ne parvient pas encore à convaincre. La bonne surprise que fut la parution de Souriez peine vraiment à se confirmer. L’auteure reste en effet dans le même registre de l’adolescence – ce qui n’est pas un mal en soi – mais ne parvient pas à passer le cap d’un récit plus « adulte », plus profond et complexe en somme. Comme déjà souligner sur En scène !, l’intrigue développée ne joue que trop sur la monocorde affective, pariant sur une certaine complaisance du lecteur et sur les parallèles anecdotiques qu’il pourra faire avec sa propre histoire. Cela fonctionne, certes, mais à moitié. A l’instar d’un dessin au graphisme très lisible mais très simple, la narration reste de l’ordre du sympathique, sans plus. Après trois albums édités, on est sans doute en droit d’en attendre autre chose, ou en tout cas mieux. "Qui aime bien châtie bien !" répète-t-on. Alors à suivre…