L'histoire :
Samantha tient une épicerie dans la petite ville de Woodbrook, une bourgade de 300 habitants où tout le monde se connaît. Elle est épaulée par Charlie, un père de famille myope et maladroit, qui s'efforce tant bien que mal de suivre les consignes méticuleuses de sa patronne. Samantha a à cœur d'aider ses clients, prodiguant des conseils avisés sur l'utilisation des produits qu'elle vend. Mais derrière cette façade d'épicière attentionnée, se cache un terrible secret. Lorsque le stress devient insupportable, Samantha prend sa voiture, roule jusqu'à la grande ville, choisit une personne au hasard parmi la foule d'inconnus, l'endort et l'emmène dans le coffre de sa voiture jusqu'au cœur de la forêt... Là-bas, elle la tue, la découpe et enterre soigneusement les restes. Ce macabre rituel la détend et apaise les voix qui résonnent dans sa tête. Si elle prend soin d'agir loin de Woodbrook, c'est pour préserver le calme de la ville et ne pas compromettre sa couverture. Cependant, cette tranquillité est mise en péril lors de la parade annuelle. Un corps mutilé est découvert, suspendu à l'un des chars de la fête. Il y a un autre tueur en ville, et cela ne plaît pas du tout à Samantha. Non seulement la police pourrait la prendre pour coupable, mais cet intrus menace l'équilibre qu'elle s'efforce de maintenir. Résolue à protéger son secret, Samantha doit découvrir qui est ce tueur et mettre un terme à ses agissements.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette BD nous plonge dans une histoire de tueur en série mêlant enquête, secrets et tension dans une petite ville où tout le monde se connaît. Si l’intrigue s’appuie sur une formule classique, elle se distingue par un choix audacieux : nous faire prendre parti pour Samantha, une tueuse méthodique et détachée, dont les actes horribles sont paradoxalement atténués par son calme et sa méthode. En contraste, l’autre tueur, violent et spectaculaire, cherche à choquer par des mises en scène macabres. On s’attache rapidement aux habitants de Woodbrook, des personnages bien construits, chacun avec leurs failles et leur « humanité ». Cet attachement renforce l’horreur des meurtres, rendant chaque perte douloureusement injuste. Pourtant, si la galerie de personnages convainc, le scénario peine à surprendre. Même la révélation du coupable manque d’impact. La tension, pourtant essentielle dans ce genre de récit, aurait gagné à être plus soutenue. Le véritable point fort de cette BD réside dans le décalage entre le récit et le dessin. Les traits fins et les couleurs délicates rappellent les albums pour enfants, mettant en scène des animaux anthropomorphes côtoyant de véritables animaux. Ce choix artistique, intrigant et un peu malaisant au départ, nous fait parfois oublier le cœur du récit, qui se rappelle à nous lors de scènes d’une cruauté glaciale, détaillées et sans concession. Ce contraste saisissant souligne la dualité du récit et illustre la psyché du personnage principal.