L'histoire :
À Chicago, dans l'Illinois, l'ancien sergent de la Marine Nelson Kendrick entre dans un bar alors que la neige tombe sans discontinuer. Il est là pour voir Dana Atkinson, une ancienne enquêtrice de l'armée américaine exclue pour d'obscures raisons. Travaillant désormais pour une société privée, il souhaite que Dana se rende avec lui en Irak, dans la ville de Kirkouk, où des homicides se sont produits. Pour Kendrick, il ne fait aucun doute que les forces armées d'un complexe pétrolier seraient les responsables. Or, à la tête de cette milice, se trouve un certain Decker, l'homme qui a provoqué la mise au banc de Dana. Le soir, un nouvel événement lui indique la décision à prendre. Elle se rend donc en Irak en compagnie de Kendrick. L'accueil sur le site pétrolier n'est guère joyeux et de vives tensions ont lieu entre Dana et les hommes de Decker. L'intervention de l'enquêteur irakien Aban Fasad vient calmer certaines ardeurs. Celui-ci emmène Dana et Kendrick près du dernier cadavre recensé : un homme pendu à des chaînes, les yeux arrachés et les entrailles débordant de l'abdomen ouvert...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa couverture bardée d'iconographies, Burning Fields interpelle forcément le lecteur. Ce titre publié par les éditions Boom aux USA débarque en France au sein du Label 619 d'Ankama. L'histoire intéresse dès les premières pages. Nous suivons Dana Atkinson, une femme mise à pied de l'armée américaine pour des raisons inavouables et qui est engagé pour se rendre en Irak et enquêter sur une vague de meurtres qui pourrait bien être dû à un américain. Sur place, elle retrouve l'homme responsable de ses malheurs. Avec un tel pitch, on pourrait croire que l'on a là un polar assez classique, mais le duo de scénaristes Tim Daniel et Michael Moreci a la bonne idée d'insister sur les jeux vicieux et sournois de la géopolitique locale, mais surtout d'inclure progressivement une part de fantastique à leur récit. L'histoire bénéficie d'une pagination assez importante (près de 200 pages) ce qui permet à une atmosphère oppressante de devenir de plus en plus présente au fil des pages. Bien raconté et captivant, Burning Fields s'appuie en plus sur un dessinateur très talentueux. Colin Lorimer est un artiste canadien qui présente une grande maîtrise de la narration visuelle. Il y a une grande fluidité de lecture et même si la majeure partie de l'action se déroule dans un contexte assez sombre, son travail est toujours très lisible. Ses personnages sont travaillés et ses décors détaillés. La colorisation fonctionne bien avec et il y a aussi des petites trouvailles de lettrage pour indiquer les chuchotements et les dialogues en arabe. Burning Fields a tout pour plaire.