L'histoire :
Tom Jensen est détective depuis plusieurs années à Seattle. Il vit avec Charl sa femme qu'il a rencontrée avant de partir servir l'armée. Durant l'été 1982, cinq corps de femmes sont retrouvés. La police pense immédiatement avoir affaire à un nouveau tueur en série du genre de Ted Bundy. Mais les mois passent sans qu'aucun indice ne fasse vraiment avancer l'enquête. En décembre 1983, le bilan s'alourdit puisque les victimes sont au nombre de douze. Presque vingt ans plus tard, l'affaire du tueur de Green River trouve enfin un débouché. Le dénommé Gary Leon Ridgway a déclaré être cet assassin. Les interrogatoires débutent et très vite, le présumé coupable demande un accord. Le pacte est simple. Il souhaite être enfermé à vie et non condamné à mort, en échange des lieux où d'autres victimes ont été laissées. Pour Tom Jensen et les autres inspecteurs, le choix est cornélien. Doivent-ils accepter afin que des familles puissent enfin faire le deuil de leurs disparus ? S'ils finissent par accepter, Jensen doute en permanence de la véritable culpabilité de Ridgway...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Durant les années 80, une vague de meurtres non résolus hante les esprits des américains. Après le terrifiant Ted Bundy, des corps de femmes sont retrouvés aux abords de la Green River. Durant plusieurs décennies d’enquête, les indices n'ont jamais permis d'identifier quelqu'un officiellement jusqu'en 2003 où Gary Leon Ridgway fut interpellé. Cette affaire est remaniée aujourd'hui dans Le tueur de la Green River. Jeff Jensen et Jonathan Case livrent un récit dans la droite lignée du long métrage Zodiac de David Fincher. Durant les différents chapitres de l'album, les lecteurs découvriront les affres de l'enquête et les difficultés des détectives à progresser lorsque les preuves sont inexistantes. L'histoire met en avant Tom Jensen, un détective, et confirme le poids que peut avoir dans une vie et dans une carrière de flic une telle affaire. La narration se découpe agréablement et bascule régulièrement entre souvenirs et présent. On rencontre ainsi le criminel assez vite mais on apprend progressivement comment il a été intercepté et surtout qui il était. Cette enquête est vraiment prenante et on ne relâchera l'ouvrage qu'une fois la lecture terminée. Les dessins de Jonathan Case sont dans un style réaliste et assez conventionnel mais qui s'avère parfait pour le genre. Voici donc un polar classique, captivant et effrayant sur bien des points. Lorsque Ridgway déclare : je voulais savoir ce que ça faisait de tuer quelqu'un..., avouez qu'il y a de quoi avoir les poils des avant-bras qui se redressent, non ?