L'histoire :
Tandis que Vinz est étendu par terre et à l’air d’être bien mort, Angelino est tenu en joue par un Men In Black, qui tire quelques secondes plus tard… En plein trou noir, le livreur de pizza sort de sa torpeur au volant d’une voiture, avec son ami au crâne en flamme à côté de lui. Ce dernier lui dit être époustouflé par la façon dont il a réussi à les sortir de cette situation. Lino n’en a pourtant aucun souvenir… mais brusquement un chien se trouve au milieu de la route. En voulant l’éviter, il fait faire à sa voiture plusieurs tonneaux. Vinz est expulsé de la voiture et se fait percuté par un camion avant que son corps ne tombe dans une bouche d’égout. Une fois immobilisée, la voiture commence à s’enflammer et Angelino arrive tant bien que mal à sortir de ce qui est maintenant une épave, juste à temps avant qu’elle n’explose. Il remarque alors une étrange « flaque » noire, en fait une substance élastique, qu’il emporte en la cachant dans sa chaussure. Après s’être rassasié, il erre dans les rues. Soudain, un petit garçon lui donne une enveloppe. A l’intérieur, une photo de la mère d’Angelino…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En lançant la série Mutafukaz, Run a sorti une série au croisement des genres, entre comics, mangas, BD et street culture. Avec un univers aussi riche, il aurait été dommage de ne pas le développer plus encore. C’est ce qu’il a fait en 2008 avec un étonnant It came from the moon, et qu’il réitère aujourd’hui avec ce Méta Muta. Menant de front plusieurs activités – auteur, directeur de collection – Run a confié à Jérémie Labsolu la lourde tâche de narrer les rêves et autres délires métaphysiques d’Angelino. Le scénario débute en fait dès le cliffangher du second tome. La narration mêle deux récits, celui d’Angelino et de sa mère, des points de vue alternés qui se révèlent assez déstabilisant, mais qui ne perdent jamais le lecteur en cours de route : on arrive au bout sans avoir raté aucun des rebondissements qui nous ont été dévoilés. En fait, ce qui marque le plus à la lecture de ce spin off, c’est tout simplement le visuel assez particulier de Jérémie Labsolu, entre découpage, collage et dessin. Ses illustrations aux proportions irrégulières sont plus proches de l’art brut que de ce que l’on a l’habitude de voir à l’heure actuelle dans nos librairies favorites. Si certains risquent d’éprouver un sentiment de rejet devant cet ouvrage hors norme, les fans de Mutafukaz découvriront une histoire originale, un brin barrée et malheureusement élitiste. A tester !