L'histoire :
Electrogor se rend sur l'île de Kaijumax, il a une réclamation urgente à y faire. Il veut retrouver ses enfants pour leur donner à manger. Cependant, les humains ne peuvent pas le laisser libre : s'il franchit la frontière, il ne pourra être que leur prisonnier. Electrogor tente le tout pour le tout et insiste, mais il est finalement arrêté. Le directeur Kang se montre sans pitié et lui rappelle que l'homme n'a pas peur des monstres. S'ils détruisent un bâtiment ou une ville, l'humain se relèvera toujours et vaincra le danger. Enfermé avec de nombreuses créatures, Electrogor découvre des êtres et peuples inconnus. Il rencontre une immense chèvre, la Créature de la Crique du Diable. Tout le monde sait que le nouveau veut retrouver ses enfants et ne pense qu'à s'enfuir. La Créature a une solution pour lui : il faut aller parler à Demo-mite dans le bloc Kai. Ce géant blanc recouvert de tatouages doit partir et il pourrait donc l'aider si besoin. Electrogor se rend au bloc et rencontre le géant. Il lui demande son aide en retrouvant ses deux enfants perdus sur une grotte de l'île de Béring. S'il y parvient, il aura juste à leur donner à manger de l'U-235 et donner des nouvelles de leur père. Demo-mite finit par accepter : Electrogor pourra lui rendre service une fois sa mission remplie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si des monstres, dinosaures et robots géants vivaient à nos côtés sur Terre et que la société les contrôlait dans une prison hautement sécurisée ? C'est le projet étonnant de ce gros pavé réalisé par Zander Cannon : Kaijumax. D'emblée, on constate qu'on ne lit pas une histoire comme les autres. Cette incroyable aventure de SF est prenante de bout en bout. Cannon dévoile son intrigue avec un immense savoir-faire. Plein de surprises et de rebondissements, le récit ne vous lâchera pas, malgré sa longueur et sa densité. La profusion des personnages donne des moments forts et uniques dans un contexte totalement dépaysant. Imaginez des monstres énormes qui se droguent à l'uranium ou aux déchets nucléaires, des humains qui deviennent des Super-flics implacables ou des robots géants adeptes de religion... Le tout est naturel et si bien réalisé qu'on en oublie presque le côté délirant du postulat. D'autant que Cannon réussit le tour de force de rendre ses créatures fantastiques plus humaines que les humains eux-mêmes. On dévore l'épais recueil comme les monstres engloutissent les poches d'uranium et on est mordu de cet univers qui réinvente tout en faisant de beaux clins d'œil à Ultraman ou Godzilla. C'est tellement passionnant qu'on dévore l'album comme une série, où l'on voit les personnages évoluer dans le bon ou le mauvais sens. Ce dépaysement magique est aussi dû au graphisme éblouissant de Cannon. Le dessinateur de la série Top Ten réalise une performance XXL avec un style à mi-chemin entre le manga et le comics. Ses personnages sont beaux de simplicité et d'inventivité. C'est expressif et vivant ! On reste admiratif de tant de maîtrise. Une véritable découverte pour un volume... monstrueux.