L'histoire :
C’est un véritable massacre dans les rues de La Nouvelle Orléans et Shadowman en connaît exactement la cause. Le monde des morts a encore ouvert ses portes et une abomination en est sortie. Cette fois, il s’agit d’un affreux démon qui fait des ravages sur son passage. Avec sa faux, Shadowman l’attaque sans sourciller et finit par le blesser mortellement. Pourtant, ce démon semble chercher quelqu’un d’autre : il prévient Shadowman que cette inconnue doit être protégée car elle ne se doute pas de ce qui l’attend ici. Un peu perdu, Jack Boniface tente de saisir cet événement mais le facétieux Baron Samedi intervient. Il prétend l’aider mais comme toujours avec lui, c’est un piège ou au mieux un leurre. Ses explications sont tout aussi tordues que sa mentalité détraquée. Mais il lui dit quelque chose qui l’alerte malgré tout : il doit aller à une fête. Ses sens surhumains l’avertissent qu’en effet, cette réception cache quelque chose de très louche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Shadowman est un personnage à part de l’industrie Valiant et même si la grosse intégrale sortie il y a quelques années lui rendait peu hommage, ce spectre aux pouvoirs à la sauce Ghostbuster avait beaucoup de potentiel. Cullen Bunn s’empare de l’occasion pour créer une nouvelle série atypique et attachante. Grâce aux dessins ultra efficaces de Jon Davis Hunt, ce contrôleur des morts et de l’au delà retrouve du charisme et de l’intérêt. La voix off crépusculaire et cinglante y est certainement pour quelque chose également. Imaginez un super héros aux pouvoirs vaudou disserter sur la vie et la mort avec une pointe d’ironie et de désenchantement et vous aurez une lecture originale et délicieusement macabre. La cruauté des scènes et l’horreur de certaines situations permettent d’apporter une tension toute lovecraftienne. Toujours est-il que ce John Constantine au physique de The Crow n’a pas fini de nous surprendre et on sera ravi par le délicat équilibre trouvé par les auteurs. En effet, l’horreur et le sordide sont de bons goûts pourrait-on dire et on aime frissonner quand c’est fait avec autant d’intelligence et de finesse. Le graphisme très maîtrisé participe également à ce parfum gentiment putride et n’oubliez pas d’admirer en fin de volume l’incroyable pastiche d’une couverture de Sandman croqué par Dave Johnson… Mortel !