L'histoire :
Darryl Cunningham cherche à déconstruire les mythes et mystifications qui mènent la vie dure à la science. Le changement climatique peut-il être nié ? Quid de la validité scientifique de l'homéopathie ? L’atterrissage sur la Lune a-t-il bien eu lieu ou a-t-il été tourné à Hollywood ? La théorie de l'évolution est-elle réfutable ? En fervent défenseur de la science, Darryl Cunningham milite avant tout pour que la vérité émerge du marasme des opinions, des convictions ou des croyances, histoire de redonner toutes ses lettres de noblesse à la science, gage de vérité de plus en plus réfuté au profit d'intérêts économiques, politiques ou financiers. L'occasion pour Cunningham de réaffirmer le pouvoir de la raison qui n'a pas d'autre ambition que la recherche de la vérité. Ainsi, l'auteur montre-t-il comment les polémiques concernant l'homéopathie ont fini par décrédibiliser une science qui serait dénuée fondement. Cunningham s'en sert, lui, comme contre-exemple pédagogique, histoire de valider les procédures objectives de validation du savoir et de restaurer quelques vérités bonnes à dire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Darryl Cunningham a horreur du mensonge qui prend les habits de la vérité pour satisfaire des intérêts financiers, ou ceux des conspirationnistes, révisionnistes, journalistes peu scrupuleux, capitalistes cyniques et autres charlatans de tout poil. Pas à pas, l'auteur interroge, questionne et déconstruit quelques "théories" fantaisistes qui relèvent pour lui davantage de la foi que d'une argumentation scientifique valable. Avec pédagogie, tirant ses explications de fait ou d'études reconnues, il démontre le caractère absurde ou mensonger de certains arguments pseudo-scientifiques et s'insurge d'une certaine manière contre la culture de la peur généralisée, nourrie et diffusée en partie par les médias. Dans le fond, c'est plutôt intéressant et bien mené. Plusieurs écueils gênants viennent toutefois modérer notre enthousiasme. Primo, Cunningham cite rarement ses sources, tandis que son argumentation, trop concise ou donneuse de leçons, se révèle sélective ou tout simplement incomplète, moins par l'absence de rigueur que par manque de place pour développer son exposé. Il est vrai que Darryl éclaire un peu nos lanternes sans toutefois aller au fond des choses. Deuzio, là où le bât blesse davantage, c'est dans la partie graphique, souvent très pauvre. Alors qu'il aurait pu se servir d'images à des fins pédagogiques plutôt qu'illustratives, Cunningham mélange (trop) souvent photographies, extraits d'articles de presse, archives simplement reproduites et dessin hyper plat soutenu par des aplats fades, pour un résultat qui n'accroche pas du tout l’œil, laissant tout l'intérêt au texte. Ok pour le propos qui dézingue quelques tromperies grossières, salutaire dans le contexte du retour des obscurantismes, mais un graphisme trop chiche pour que l'on se passionne vraiment. Dommage.