L'histoire :
En 1942, Lucky Testaduda, fils d'un immigré italien, passe la majorité de ses journées avec son ami Babe. Ils vont au cinéma voir des westerns de Tex Spengler, volent de l'essence dans les voitures du quartier pour la revendre ensuite, matent les filles... Les deux adolescents passent de bons moments ensemble. Si la gente féminine l'obsède, Lucky n'est pas très habile. Il complexe énormément à cause de sa taille. Il a en effet arrêté sa croissance à 1 mètre 60. Quelques mois après un été infructueux en terme de conquête amoureuse, Lucky s'engage dans l'armée. Cependant, au vue de ses capacités physiques, il devient réparateur d'avions. Se liant d'amitié avec un petit jeune surnommé Jersey, en raison de sa provenance, Lucky se sent pousser des ailes et lui fait croire qu'il est un parfait Don Juan. Or, lorsque tous deux se rendent dans un bordel, Lucky n'est pas franchement à l'aise... Entre une guerre à laquelle il ne participe pas vraiment comme il l'espérait et des tentatives foireuses d'expériences sexuelles, la vie de Lucky n'est pas aussi chanceuse que dans ses rêves...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En général , les éditions Çà et là se placent dans un créneau d'édition restreint, mais qui mérite le détour. Après la découverte de nouveaux talents comme Dash Shaw (avec Bottomless belly button) ou Gerry Alanguilan (avec le troublant Elmer), l'éditeur propose aujourd'hui de découvrir la première partie de Lucky in love. Les auteurs, George Chieffet et Stephen Destefano, décrivent l'histoire d'un fils d'immigré italien qui, depuis ses 15 ans, mesure 1m60. Le récit se consacre à la jeunesse du personnage durant la seconde guerre mondiale, ses rêves de devenir pilote dans l'armée de l'air et surtout son obsession pour le sexe ! Par la suite, il part faire la guerre... Sous titré l'histoire d'un pauvre homme, cette première partie de diptyque dévoile une époque où le racisme et ses préjugés, la propagande, la frustration sexuelle, sont des contraintes parfaitement admises. Ce premier opus possède également un aspect burlesque détonnant. Cela est du à la personnalité de Lucky dans le rôle du parfait anti-héros. Les dessins sont d'ailleurs étonnants : ils rappellent les cartoons des années 30-40 et l'éditeur joue même la carte nostalgique avec un papier légèrement jaunie ! Aussi réussi esthétiquement que narrativement, Lucky in love est une lecture hautement conseillée (même David Mazzuchelli le dit !). Le reflet d'une époque pas si lointaine...