L'histoire :
Petey et Pussy sont inséparables. Chient et chat à tête d'homme, ils vivent des aventures loufoques au coin d'une rue ou chez la vieille dame alcoolique et colérique qui les héberge tant bien que mal. Avec eux vit Bernie, un canari maltraité qui souhaiterait mettre fin à ses jours. Il quémande donc de l'aide auprès de Petey qui n'en a que faire. Et pour cause, le spectacle d'un Bernie en souffrance le réjouit bien trop. Quelle idée d'y mettre fin ? Mais lorsque un boa géant va apparaître, la gentille petite organisation va peu à peu vaciller, sur un rythme frénétique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le New-Yorkais John Kerschbaum, en toute liberté et avec impertinence, s'est lancé dans une farce animalière caustique, parfait support pour sonder la bêtise ou la médiocrité ambiante. Le tout sur un rythme effréné qui ne laisse que peu de place à l'équivoque. Pour ressort, un humour noir tantôt potache tantôt ultra-cynique, agrémenté ici ou là de dialogues désopilants ou volontairement vulgaires. Là où l'auteur réussit son coup, c'est dans le parti pris complètement assumé de tout dézinguer sur son passage, laissant un réalisme subversif et insensé guider ses histoires. Typés et réussis, assez méprisants envers leurs semblables aussi, ses deux personnages principaux aiment se vautrer dans des situations absurdes ou foutraques. Très drôle par moment même si ça part dans tous les sens, le rythme complètement exalté (sur 130 pages !) finit toutefois par épuiser et le comique par lasser, car le propos, privé de souffle, tourne court. Côté dessin, précis et lisible, le trait s'inscrit dans une veine caricaturale qui joue l'excès de proportion pour mieux exprimer attitudes et ressentis de ces animaux anthropomorphes complètement barrés. Et révèle au final le portrait cynique d'une société désenchantée, habitée par le malaise. John Kerschbaum fiche donc tout par terre avec une évidente jubilation et fait souffler un vent de fraîcheur par le biais d'une farce gentiment grotesque.