L'histoire :
Troy Abernathy, un psychiatre renommé, se voit confier un cas particulièrement compliqué. Une jeune femme a été retrouvée aux abords de la ville de Silent Hill. Depuis, elle n’a plus parlé à personne. Rapidement, son cas hante le médecin qui, après de nombreuses thérapies infructueuses, décide d’utiliser la méthode de la confrontation. Troy emmène ainsi Lynn Deangelis pour provoquer un choc chez sa patiente. Lors des premiers entretiens, elle avait en effet concédé avoir vu des monstres dans la ville. Pour le psychiatre, cela est l’image donnée par la jeune femme à ses agresseurs, et il veut leur faire payer. En arrivant, Troy ne peut que remarquer le brouillard et l’obscurité ambiante. En avançant tout doucement dans la rue avec Lynn, il entend la voix d’une femme lui dire que son cou la démange. A sa vision, c’est l’effroi qui prend Troy, il s’agit d’une infirmière avec un scalpel planté dans sa jugulaire. Pire : la jeune femme est Julianna, sa femme décédée il y a fort longtemps. Prenant ses jambes à son coup, il est poursuivi par des chiens difformes dont il se débarrasse en saisissant une barre à mines. Mais ce n’est que le début, la vision de monstres plus horribles les uns que les autres le fait céder à la panique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Silent Hill est une série de jeux vidéo de l’éditeur Konami. Cette série en plusieurs épisodes propose de découvrir les peurs qui nous rongent, au travers d’aventures servant d’exutoire. Pourri du ventre est un chapitre n’ayant pas ou très peu de rapport avec la saga « vidéoludique ». Elle est l’œuvre de trois auteurs, Scott Ciencin (un auteur de livre héroïc fantasy sur l’univers de Donjons et Dragons) est le scénariste, tandis que les dessins sont l’œuvre de Ben Templesmith (30 jours de nuit chez Delcourt) et de Aadi Salman. Or, le scénario de ce comics est particulièrement raté. La pseudo complexité présentée par l’auteur ne rend guère hommage à la série, et l’on a parfois l’impression de suivre un mauvais livre d’horreur. Les personnages sont fades et sans fond, la narration trop vive à certains moments, trop lente à d’autres… Et les dessins ne viennent pas arranger les choses, avec des traits extrêmement fins et des couleurs étranges et grossières. En outre, le changement de dessinateur au beau milieu de l’ouvrage n’arrange rien. Le talent des auteurs mentionnés ne fait pas de doute, étant donné leurs bibliographies réciproques… excepté ce Silent Hill boiteux. Il s’agit sans doute d’une commande d’éditeur qui, voulant profiter d’une franchise connue, a pondue une BD indigeste, tout juste bonne à caler un meuble. C’est dire !