L'histoire :
Afin d'assurer un climat de sécurité et de paix à la population, les livres ont été décrétés comme des objets terroristes, que les pompiers se doivent de brûler en autodafés. Guy Montag est l'un d'entre eux et il aime son métier. Un soir, en rentrant tard d'une mission, il croise une jeune fille, Clarisse, qui se trouve être sa nouvelle voisine. D'emblée, elle l'interloque par sa façon d'être : elle n'a pas l'air de vivre dans la même société que lui. Une fois chez lui, Guy trouve un flacon de cachets vides au sol et découvre sa femme en train de faire une overdose médicamenteuse. Il appelle les urgences, et celle-ci est soignée. Le lendemain, Guy peut aussi retourner au travail, mais dans son esprit traîne la question que Clarisse lui posait la veille de savoir : est-il heureux ? Partant pour une nouvelle opération incinération de livres, Guy tombe sur une vieille dame qui veut rester avec ses ouvrages. Celle-ci est immolée avec eux et cette image marque le pompier qui subtilise alors un livre du feu, afin de comprendre pourquoi son contenu semble si important.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fahrenheit 451 est un titre connu pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce qu'il fut le seul roman de science fiction de Ray Bradbury, publié en 1953. Ensuite, parce que le livre fut adapté au cinéma par François Truffault, une dizaine d'années plus tard. Œuvre troublante s’il en est, où les livres (et les bibliothèques, du coup) se retrouvent interdits car considérés comme néfastes pour la société, le roman ici adapté en BD par Tim Hamilton retranscrit à merveille l'ambiance particulière du récit d’anticipation. Celui-ci était alors typique de la période de Maccarthisme pendant laquelle il fut écrit. Dans un premier temps, l’histoire parait nébuleuse… mais au fil des pages, le scénario prend forme et l'importance des personnages secondaires se fait rapidement comprendre. Emmenant le lecteur assez facilement dans ce monde totalitaire, qui rappellera d'une certaine façon le V pour Vendetta (d'Alan Moore), Ray Bradbury montre un futur effrayant où la quête du bonheur a échoué et où la conscience collective a remplacé le libre arbitre. L'adaptation visuelle d’Hamilton est très intéressante. Jouant avec une colorisation restreinte, le trait de l'auteur navigue entre un trait fin et un rendu parfois proche de la saturation. Fahrenheit 451 est une adaptation de qualité.