L'histoire :
Nora a 28 ans et vit dans un deux pièces dans l’Est de Los Angeles. Son mec est un ours noir de 220 kg. Ils sont en couple comme les autres : ils regardent la télé ensemble, ils vont au marché, ils font du vélo, se font des câlins…. Bien sûr, ils ont aussi leurs problèmes. L’ours peut casser un tas de choses : pas moins de quinze mugs, le jouet du chat, des brosses à dents, un plat à gratin, etc. Nora n’est pas non plus la fille la plus facile à vivre : elle peut pleurer des heures pour un rien, elle a un boulot absurde qui consiste à se faire engueuler au téléphone toute la journée, elle met souvent deux fois plus de temps qu’annoncé pour se préparer. Ce soir c’est différent, elle met deux fois plus de temps pour tout car elle essaie de ralentir le temps jusqu’à ce qu’il s’arrête : son ours va hiberner.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On pourrait croire que l’ours de Nora est un mec bourru et peu sociable. Mais que nenni, il s’agit bien du plantigrade omnivore. A la différence de ses congénères, celui-ci bricole, travaille, s’habille et joue même avec le chat. Evidemment, cette relation surprend l’entourage de la jeune Nina et ne laisse pas indifférent. Même si l’animal ne s’exprime pas, les proches de cette célibataire vont porter un jugement souvent peu flatteur sur ce drôle de compagnon. En utilisant la métaphore de l’ours, Pamela Ribon dénonce les a-prioris sur les couples issus d’origines ou d’horizons différents et la difficulté pour eux de vivre sereinement leur amour. Même si le propos est louable et que l’idée est plutôt originale, on ne peut regretter que le récit manque clairement de consistance et de profondeur. Avant d’être une réflexion aboutie, il s’agit avant tout d’un livre qui se veut divertissant. Certaines scènes apparaissent plutôt coquasses, mais provoquent tout au plus un léger rictus. Le dessin est moderne et efficace avec une colorisation informatisée assez vive qui dynamise l’histoire.