L'histoire :
Sam Zabel est un auteur complet de bandes dessinées. Il a connu un certain succès avec sa série Pickle, mais depuis quelques années, il n'a plus l'inspiration. Du coup, il se contente d'écrire la série Lady Night pour le compte d'Eternel Comics, même s'il n'y voit pas franchement un grand intérêt. Le pire est que, ces derniers temps, Sam cumule les retards pour ce job alimentaire. Un mot lui hante l'esprit depuis qu'il l'a entendu : anhédonie, l'absence de plaisir ou de joie. Sam parle de ses difficultés avec sa femme qui lui conseille de parler de sa déprime à un expert. un jour, Sam reçoit un mail d'une université l'invitant à une conférence autour de la littérature au 21ème siècle. Sam accepte et se rend sur les lieux. Là-bas, il tient un discours qu'il juge mauvais et quitte la salle peu après. Une jeune femme, Alice, le rattrape et lui dit avoir apprécié ses mots. Tous les deux discutent autour d'un verre, échangent autour du médium puis Alice lui parle d'une obscure bande dessinée néo-zélandaise qu'elle trouve géniale. Sam se rend dans une librairie en quête de l'ouvrage et va plonger dans un drôle d'univers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Nouvelle-Zélande est connue pour ses magnifiques paysages, son réalisateur Peter Jackson et malheureusement trop peu pour ses comics. Parmi les auteurs déjà connus des lecteurs français, il y a Dylan Horrocks, un artiste qui avait surpris avec Hicksville, un ouvrage sorti chez l'Association en 2001. Nous étions depuis sans nouvelles et c'est donc avec une certaine impatience que l'on avait hâte de découvrir Magic Pen. L'histoire est celle d'un auteur de BD, Sam Zabel, qui peine à trouver l'inspiration pour réaliser ses propres bandes dessinées mais aussi ses travaux de commande pour une série de super héros. C'est au contact d'un comics obscur que le récit va prendre une tournure étonnante. Magic Pen passe ainsi d'une chronique sociale dévoilant le côté caché de la création à une aventure fantastique. L'ensemble est intéressant mais n'est pas forcément très novateur. D'un côté, nous en apprenons plus sur le milieu créatif mais moins que dans des titres comme Phase 7 (dans un registre assez similaire) ou dans le manga Bakuman, et de l'autre, l'aspect fantastique apparaît presque trop brutalement et ne sert qu'à appuyer l'évolution psychologique du héros. La narration est heureusement limpide et l'on suit le déroulement de Magic Pen sans mal. Visuellement, le trait de Dylan Horrocks est très agréable et évoque des artistes du registre d'Emile Bravo par exemple. Sympathique roman graphique néo-zélandais, Magic Pen ne révolutionne pas le genre mais reste suffisamment bien fait pour interpeller les amateurs.