L'histoire :
Fuzz est un ours en peluche timide et naïf. Un gamin insolent l'a au préalable violenté puis jeté à la poubelle. Pluck est quant à lui un coq déplumé promis à l'abattage. Arrogant et agressif, il est désormais en cavale après avoir tué des clients peu enclins au dialogue. Duo improbable, l'un subit sans cesse les évènements tandis que l'autre les mène avec condescendance. Alors que Fuzz va aider un vieil homme à redorer sa petite entreprise (un bac à l'abandon depuis la construction d'un pont), Pluck, lui, est engagé par la vénéneuse Glibbia, manager d'une équipe de gladiateurs, pour mener des combats jusqu'à la mort au coeur d'une fête foraine inquiétante. Le duo va croiser la route d'une faune aussi cruelle que farfelue : le roi du sandwich au lard, Lardass, Sourpuss, un citron mâtiné de mouche au look bizarroïde et la jolie Glibbia, chef d'animaux sans scrupules. Au menu, des aventures aussi risquées qu'extravagantes...Une picaresque lutte pour la survie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ted Stearn, peu connu en France, jouit d'une jolie renommée outre-atlantique via les histoires d'un duo improbable, celle d'un poulet va-t'en-guerre et d'un nounours craintif. Outre l'amusante galerie de personnages-animaux-objets déployée, l'auteur affublé d'un esprit de sale gosse s'en donne à coeur-joie pour plonger ses deux héros dans des situations aussi absurdes que périlleuses, où la mort ne cesse de rôder. En toile de fond, une Amérique presque décrépite, en toc, où l'étrangeté le dispute à l'habitude des décors connus (un diner, une fête foraine, un pont). Porté par un rythme frénétique, le duo affronte les événements sans baisser de pied : on rit, on s'interroge, on a peur face à cette jungle sans pitié où pour vivre, il faut savoir tuer son voisin. Tous les coups sont permis. Jamais crue mais toujours amusante, la violence est ici neutralisée par l'humour rocambolesque de Stearn, prêt à désamorcer toute situation potentiellement désespérante. Et comme le dit l'éditeur, "Ted Stearn accorde à ses pauvres héros la grâce de survivre au désespoir et de continuer malgré tout.". Récit délirant, on peut juste reprocher à Fuzz & Pluck 2 sa traduction. Non pas qu'elle soit mauvaise, loin de là, mais souvent lourde ou molle dans le passage au français, elle peine à porter le trait, qui, lui, est plus punchy, vif et drôle. Avec le sentiment désagréable que le texte ralentit la narration et bride le dessin. C'est à vrai dire plus un problème de structure de langue que de traduction, comme en témoignent les nombreuses notes sur les jeux de mots. Côté maquette, c'est toujours du beau travail pour Cornélius. A découvrir pour les amateurs d'humour absurde délicieusement cruel.