L'histoire :
Abandonné par tous, Andy est un garçon esseulé, sans famille ni copains. Indifférent à tout ce qui l’entoure, incapable de se projeter, Andy semble souffrir d’une adolescence privée de joie et de gaieté. Sans ambition et mal-aimé, Andy appartient à l’Amérique des faibles et des laissés-pour-compte. Malgré tout, il sort de temps à autre avec Louie, son unique ami. Dans une banlieue standard, ils vivent une adolescence interminable, dans la mélancolie de paysages urbains empreints de désolation. Un jour, Louie propose à Andy de l’initier à la musique, le punk-rock, et de lui faire essayer la cigarette. Surprise : le tabac semble métamorphoser le jeune ado frêle en un super héros. Caliméro est devenu Superman. Le voici soudain doté d'une force extraordinaire et de pouvoirs mystérieux. Il en profite alors pour les exercer sur ses congénères bourgeois et arrogants, à l’endroit desquels il nourrit une haine farouche. Les super-méchants n’ont plus qu’à bien se tenir. Mais où les trouver dans une ville sans histoire peuplée de fantômes et d’aliénés ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Souvent ironique, toujours mélancolique, Dan Clowes poursuit l’exploration de l’adolescence dans la difficulté du passage à l’âge adulte, au cœur de villes aliénantes et sans âme. A l’image d’un Larry Clark mettant en avant la souffrance symbolique des ados au cinéma (voir Ken Park), Clowes met en scène ceux que la vie broie lentement, car solitaires névrosés ou losers de grands chemins écrasés par la médiocrité ambiante. Expérience de lecture singulière, Le rayon de la mort agira telle une libération, donnant libre cours à vos penchants misanthropes insatisfaits. Face au vide de l’existence et à l’absence d’ambition, l’auteur réhabilite les pulsions meurtrières d’ados nourris au lait de l’hyperconsommation et de la culture de masse, leur offrant un destin médiocre, mais non moins médiocre que celui de la bourgeoisie arrogante reproduisant certains réflexes de classe. Mêlant habilement récit de super-héros et chronique populaire, l’histoire de ce meurtrier maladroit conjugue cynisme grinçant, satire sociale et ironie froide, à travers l’éloge du mal comme salut libérateur. Armé d’un humour potache et cathartique, Clowes livre ici une fable post-moderne sur le mal-être des teenagers d’une lucidité impressionnante…
